Sept mois après leur dernier cri de détresse, les malades porteurs du virus VIH, dénoncent une énième pénurie de médicaments, les anti-rétroviraux, indisponibles au service infectieux du CHU Oran qui suit et assure le traitement de près de 1 000 malades originaires de l'Ouest du pays. Lamivir, Didanozine, Crixvan, Zidovudine, Kaletra, Effavirese sont les médicaments qui figurent dans la liste du traitement trithérapie distribué par la Pharmacie centrale, enregistrent des ruptures de stock cycliques que les malades ou leurs familles n'arrivent pas toujours à expliquer. Pour certains, ce problème qui touche particulièrement la wilaya d'Oran, trouve son origine dans des problèmes de gestion. Cette carence en médicaments peut s'avérer fatale et par le passé, alors que les incessants SOS, lancés à la direction du ministère de la Santé étaient restés sans échos, des associations maghrébines, à l'étranger, de familles de malades du SIDA, étaient scandalisées, soutenues par un élan de solidarité internationale. La situation actuelle est similaire à celle vécue lors du dernier printemps avec une rupture de médicaments provoquant l'inquiétude, voire la panique, des malades et de leur entourage. A l'époque, le service infectieux, alors en attente d'une commande, devait faire face à une situation inextricable avec des femmes enceintes qui devaient absolument poursuivre leur traitement pour éviter que le bébé ne soit, par la suite, porteur du virus à la naissance. Les cas humanitaires sont plus que présents dans ce suivi médicamenteux altéré par des pénuries qui reviennent un peu trop souvent selon des indiscrétions. Le cas des enfants d'à peine deux ans est significatif à plus d'un titre et les blouses blanches sont unanimes à reconnaître qu'avec la trithérapie, la mortalité chez les patients atteint du SIDA a été réduite de moitié, ces dernières années. Pour les parents, dont les enfants sont nés avec le virus VIH, cette rupture de médicaments va remettre en cause leur espérance de vie et ceux de leurs enfants. Et pour beaucoup de malades, incapables de dévoiler la nature et l'origine de leur mal, et avec la persistance des pénuries de médicaments, la situation est devenue insoutenable, poussant certains d'entre-eux à s'exiler pour pouvoir se soigner loin des yeux, des jugements et des ruptures de stock.
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Posté Le : 30/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ayoub El Mehdi.
Source : www.horizons.com