Algérie - Sidi Chahmi

Oran - Ils brûlent des pneus pour récupérer les fils de fer: Des énergumènes «empoisonnent» la vie des habitants à Sidi Chahmi



Oran - Ils brûlent des pneus pour récupérer les fils de fer: Des énergumènes «empoisonnent» la vie des habitants à Sidi Chahmi


Malgré les maints appels lancés en direction des responsables concernés, les habitants de Sidi Chahmi continuent de subir le diktat de bandes organisées qui, chaque nuit, brûlent des dizaines de pneus usagers sur des terrains vagues mitoyens à leurs habitations. En effet, les habitants de la commune de Sidi Chahmi viennent, une fois encore, de tirer la sonnette d'alarme face aux agissements de certains énergumènes qui, loin de s'inquiéter de la santé des habitants, empoisonnent leur vie quotidiennement.

Selon des habitants de cette commune et particulièrement ceux de la cité des 130 logements et des bâtiments type ‘Social', qui se sont déplacés, hier, au siège de notre rédaction, des individus communément appelés ‘Sanafir', en quête de gain facile, brûlent chaque nuit, des dizaines de pneus usagés, sur un terrain vague pour en récupérer les fils de fer et les revendre auprès des nombreux revendeurs de métaux à Sidi Chahmi ou Chteibo.

«Cette activité consiste à brûler des pneus usés afin de récupérer les fils de fer servant d'armature. Ces fils sont enroulés et aplatis, puis revendus sur le marché. Chaque nuit, l'épaisse fumée qui s'échappe du brasier nous empoisonne la vie », assure un habitant mitoyen du site.

Notre interlocuteur indique que ces récupérateurs de fils de fer, réussissent chaque fois à prendre la poudre d'escampette à l'arrivée des services de sécurité.

«Des enfants et des personnes âgées n'arrivent plus à supporter les émanations des pneus brûlés, et bon nombre d'entre eux souffrent de maladies respiratoires » assure un autre habitant de la commune et d'ajouter: «Les garagistes ou ateliers de réparation rapide ont l'obligation d'orienter ces produits vers le recyclage, le rechapage ou la destruction grâce à des entreprises agréées, au lieu de les jeter dans la nature. Des mesures coercitives doivent être prises à l'encontre des revendeurs de déchets ferreux qui acceptent d'acheter ces fils de fer».

Il y a lieu de signaler que pas moins de 22.162 tonnes de pneus usagés sont jetés, par an, dans la wilaya d'Oran .Cette quantité comporte 20.85 % de déchets spéciaux, estimé à plus de 100.000 tonnes annuellement, précise-t-on dans une étude réalisée par le Cabinet d'études environnementales et risques industriels (CEERI).

Les générateurs de ce type de déchets sont les garagistes, les concessionnaires, les centres d'entretien automobile (vulcanisateurs), les stations de services et les unités industrielles, indique-t-on. Alors que la législation stipule que le générateur d'un DS est censé prendre en charge son stockage, en attendant son traitement, ces déchets finissent abandonnés, en pleine nature, dans les oueds, les terrains vagues et même sur les terres agricoles, déplore-t-on, avant de signaler qu'une partie seulement est valorisée.

L'étude, indique qu'une partie de ces déchets, notamment ceux stockés dans la zone industrielle d'Arzew et Béthioua et certaines carrières, est vendue aux enchères.

A Oran, aucune entreprise active dans le domaine de recyclage des pneus n'est enregistrée à la direction de l'Environnement.


Photo illustrative de l'article ajoutée par Akar Qacentina

J. Boukraâ




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