Algérie

Oran. Exposition picturale de Faiza Djeffal



« Reflets de femmes » J?adore la gravure », devait déclarer l?artiste peintre Faïza Djeffal (Mme Tahraoui) lors du vernissage de son exposition organisée au musée Zabana récemment, une date qui correspondait à la commémoration des événements du 11 décembre 1960 et que le directeur du musée a voulu placer sous le signe de « Reflets de femmes » pour, dit-il, « proposer autre chose au public que les festivités habituelles axées exclusivement sur la guerre de libération ». La volonté de changement est d?autant plus pertinente que les thèmes proposés dans les ?uvres de l?artiste qui ne sont pas, à première vue, peints pour raconter les péripéties d?une révolution qui reste à décrypter, mais pour remonter beaucoup plus loin. Faïza Djeffal semble puiser son inspiration du substrat culturel profond de la société dans laquelle elle vit. Le signe millénaire devenu muet en traversant les siècles est rendu expressif par l?artiste qui en use et abuse, notamment dans ses toiles et ses gravures. Ce n?est sans doute pas un hasard si le « Signe décomposé » a été choisi pour illustrer le dépliant de l?exposition proposé au public. Dans cette toile imposante d?abord par la taille (130 x 90 cm), Faïza Djeffal rend pourtant, malgré la beauté, encore plus illisible les symboles empruntés à la tradition ou créés dans son imaginaire. Ici comme ailleurs, elle laisse sans doute exprimer son talent de décoratrice, un métier qu?elle a en outre exercé, comme l?aurait fait, bien avant elle, des mains expertes anonymes sur les supports des objets de la vie quotidienne. Ce retour salutaire au passé est peut-être explicitement représenté dans « Méditation ». Une femme assise regardant un horizon indéfini. Elle est comme vue à travers un voile, mais elle porte elle-même un voile sur lequel on distingue les signes éternels de la tradition et c?est comme pour exprimer un double mystère. Beaucoup plus abondants dans ses gravures (13 en tout et dont la technique semble avoir déteint sur ses travaux de peinture), l?inspiration des signes à la manière du mouvement « aouchem » n?est cependant pas le seul registre dans lequel excelle cette artiste demeurée longtemps dans l?anonymat. « Le port d?Oran », « Le port des souvenirs » où « Sidi El Houari » (et sa grande mosquée de la place de la perle) sont autant de figurations où la topographie des lieux est particulièrement réarrangée en fonction des couleurs et des éclats parfois ternes de la lumière. Dans ses acryliques où elle privilégie un tout autre registre, celui des esquisses, des rehauts de bleu (comme dans l?envol), donnent un aspect vivace, tandis que le rouge accentue l?effet dramatique comme dans « Ledjouad », une ?uvre dédiée sans doute à la pièce théâtrale du même nom de Abdelkader Alloula, si ce n?est pour l?homme lui-même. Pour les deux artistes, l?attrait du terroir est une source inépuisable.


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