Les annonces de location de villas, de bungalows ou d'appartements, pour
passer les vacances à Oran, foisonnent sur les sites internet. La Toile ne
représente pas pour autant une concurrence qui menace les agences immobilières.
Celles-ci ont toujours leur clientèle. Leurs ficelles aussi. Même si certains
gérants reconnaissent que leur chiffre d'affaires ne cesse de régresser, d'été
en été, sous le coup des transactions de particulier à particulier, mode adopté
par les sites électroniques qui mettent le client en contact direct avec le
propriétaire du bien immobilier. De moins en moins de loueurs passent par
l'agence immobilière. Pareil pour les locataires. Les 10% de la transaction que
s'adjuge cet intermédiaire en est la principale, voire la seule, raison. Pour
les professionnels de ce créneau, il faut aussi composer avec le courtage, qui
a de beaux jours devant lui. Dans ce marché au mode d'emploi de plus en plus
diversifié, chacun trouve son compte finalement. Ce qui attire l'attention, à
première vue, lorsqu'on explore le circuit de la «location estivale» à Oran,
c'est cette sorte de déplacement du centre d'intérêt des régions côtières vers
Oran-ville et sa périphérie. En effet, il y a de plus en plus d'offres au
niveau de la ville d'Oran et les centres urbains qui gravitent tout autour. Pas
forcément au détriment des zones balnéaires comme la Corniche ou les communes
côtières Oran-est, lesquelles n'affichent pas, certes, un regain de la demande,
mais n'enregistrent pas un déclin en la matière non plus. « C'est le
stationnaire sur la Corniche, depuis cinq ou six ans», observe le gérant d'une
agence immobilière sise quartier Bouissville, à Aïn El-Turck. En particulier,
une sorte d'engouement se fait sentir pour Es Sénia, Saint Hubert, Point du
Jour, et à un degré moindre l'USTO et Bir El-Djir, comme adresses préférées
l'espace d'un été. Les raisons ? Selon le gérant d'une agence immobilière
située à Es Sénia, «les gens ont tendance à s'installer hors des territoires
des stations balnéaires. Ils prennent désormais du recul par rapport à ses
sites pour s'extirper du vacarme, du brouhaha de la foule, de l'encombrement
routier, mais aussi des prix brûlants de la mercuriale. Les plages, elles
restent évidemment à leur portée. Une demi-heure de route et ils y sont. Avec
cet avantage de plus, qu'ils peuvent varier de destinations; cette-fois on part
aux Andalouses via la route de la Corniche, la prochaine fois à Madagh ou Cap
Blanc en empruntant l'autoroute Oran-Boutlélis et l'autre fois on met le cap
vers Kristel, la plage de Aïn Franine ou Port aux Poules, etc. L'idée est donc
celle-là : loger à califourchon entre les plages sans en subir les désagréments
inutiles», explique notre interlocuteur. Seul bémol peut-être : celui qui élit
domicile dans un lieu excentré par rapport à la mer, doit prendre son mal en
patience lorsqu'il prend la route de la Corniche, quoique la situation soit
nettement mieux qu'auparavant avec la réhabilitation de la Corniche supérieure
qui est opérationnelle à 100%. Un autre motif du choix d'Oran-ville et ses
alentours immédiats pour les vacanciers venant d'ailleurs, notamment les
émigrés, les habitants des wilayas de Hauts-Plateaux et du Sud : être à
proximité des banques, des centres commerciaux, du marché de M'dina Djdida, du
théâtre, du Palais de la culture, du zoo et les structures de loisirs qui
n'existent qu'en ville. Question prix, les avis divergent. Ce qui est estimé
«trop cher» par un salarié moyen (40.000 à 60.000 DA) résident à Adrar, est
jugé «à bon compte» ou «à faible prix» par son voisin cadre supérieur dans une
multinationale (150.000 à 25.000 DA) ou un émigré qui gagne bien sa vie là-bas
(4.000 à 5.000 euros).
Evidemment, ces derniers ne sont
pas intéressés par le même produit, le même standing. Ainsi, par exemple, une
villa située à Aïn El-Turck, surface habitacle de 50 m2, 2 pièces, cuisine,
salle de bain, loggia, salon, WC indépendant, terrasse, balcon vue sur mer, 5
lits dont un double, équipée et meublée, est proposée entre 180 et 350 euros
par semaine ; les prix affichés sur les sites étant exclusivement en euros avec
le taux de change de la banque. Petite opération de conversion : cela revient à
peu près entre 150.000 et 28.000 DA/semaine, et ce, selon un barème qui tient
en compte la période de location. A titre d'exemple, durant la période du 3
juin au 28 juin, le tarif est 200 euros/la semaine, entre le 28 juin et 9 août,
il est de 150 euros plus (soit 350 euros/semaine) et du 9 août au 15 septembre,
le prix baisse de nouveau à 200 euros/la semaine, à cause du mois de Ramadhan
bien-sûr. Pour cette villa, deux remarques peuvent être relevées. La première,
c'est que pour la période juin-juillet, c'est déjà complètement réservé. La
deuxième, sur les 12 réservations, 11clients sont de France. Un autre exemple :
un appartement à Point du Jour, composé de 3 pièces, surface habitacle 90 m2,
pour 6 à 8 personnes, salle de bain, cuisine, air conditionné, le prix proposé
est de 200 euros/la semaine, indépendamment de la période désirée. Un cabanon à
Marsat El-Hadjadj, situé sur le grand boulevard, 50 m2 de surface, composé de 2
pièces, une salle de bain/ WC, le prix est de 8 millions de DA (871 euros) pour
juillet-août.
Par ailleurs, un tour sur la rue
Mélinette, qui va de Trouville jusqu'à la place centrale d'Aïn El-Turck,
pourtant jadis calme, donne un aperçu sur cette opération de lifting engagée
par les riverains. Même les garages des barques, qui se transforment en été en
cabanes, sont nettoyés et refaits à neuf pour leur location, surtout les
façades externes qui ont subi des dégradations dues à la corrosion. La location
de particulier à particulier demeure la formule la plus prisée avec des
prétentions de réservation en attendant l'arrivée des grandes chaleurs et le
départ en vacances. Les tarifs n'ont pas connu un grand changement par rapport
aux deux ou trois dernières années. Ils se situent autour de 120.000 DA le mois
pour un F3 en individuel, mais qui peut être plus cher au fur et à mesure du
rapprochement de l'habitation du rivage.
A Coralès ou à Cap Falcon, un
cabanon pieds dans l'eau avec eau et électricité est négocié aux alentours de
180.000 DA le mois. La rareté des espaces de location a mis la puce à l'oreille
à certains propriétaires de garages à bateaux qui, après avoir effectué
certains aménagements, les louent jusqu'à 30.000 DA le mois.
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Posté Le : 06/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com