Algérie

Oran en mal de gestionnaires ingénieux et compétents


De notre correspondant à OranMohamed Ouanezar

Bien que connue pour être le laboratoire de la chanson raï qui a franchi les frontières du pays pour voyager dans le monde et devenir l'ambassadrice par excellence de la chanson algérienne, la capitale de l'Ouest est privée depuis des années déjà de son festival du raï. Délocalisé pour des raisons obscures, mais évidentes pour les artistes de cette chanson populaire, le festival du raï a été troqué contre celui de la chanson oranaise. Un festival, quelque peu bidouillé et improvisé, et qui tend à ressembler, en copie pâle, au festival du raï. Il paraît loin ce temps où la défunte Rimiti et cheb Khaled avaient fait vibrer le public nippon, réputé pour ses goûts raffinés et son clame légendaire.Pour les Oranais, c'est une frustration supplémentaire à mettre dans le chapitre des contributions des responsables du ministère de la Culture et les esprits conservateurs qui pullulent les arcanes de cette institution républicaine. De tous les temps, les institutions étatiques avaient une gêne remarquable dans la gestion de la chose culturelle à Oran. Pratiquement, toutes les initiatives et les prémices d'une renaissance culturelle et artistique sont étouffées dans l'?uf, pour des raisons qui restent, pour le moins, injustifiées.La part de contribution de la Direction de la culture dans la gestion culturelle de la cité et l'émergence d'une alternative nouvelle sont quasi incongrues, pour ne pas dire nulles. Les quelques actions menées tambour battant par la directrice de la culture ne sont en fait que du saupoudrage destiné à tromper ou à amuser la galerie. Une ignominie grossière et malheureuse avec laquelle s'accommodent les responsables du secteur. Au sein même du staff de la Direction de la culture, des compétences artistiques confirmées et des valeurs sûres qui constituent une réelle alternative culturelle ont fini par changer de secteur ou partir carrément sous d'autres cieux. Le ministère de la Culture est parfaitement au courant de cette situation désastreuse à Oran, mais reste indolent et bras croisés. Les raisons, seuls les responsables les connaissent. Entre temps, les quelques associations actives sur le terrain, qui ne témoignent aucune allégeance et aucune docilité envers la direction, continuent de subir les affres de la tyrannie de ses responsables culturels locaux. Exigence d'autorisation pour la tenue d'activités, lenteurs administratives, bureaucratie désarmante, ingérence flagrante dans la gestion de ces activités, etc. Le cas de la Biennale des arts contemporains en est la preuve vivante et parfaite de cette hégémonie culturelle officielle.Du côté de la commune, on préfère se passer des aides ou avis de la Direction de la culture dans l'élaboration et l'organisation des festivités estivales et périodiques. Comme c'est le cas pour les festivités de commémoration de l'anniversaire de l'indépendance nationale. La Direction de la culture se situe en dernière position, après l'Office des arts et de la culture de la commune, la direction de la jeunesse et des sports (DJS), la ligue des activités de jeunes (Apalj), la fédération des activités culturelles Foceo de l'éducation et la fédération des associations de la ville d'Oran. Autant d'inepties qui disparaîtront, à coup sûr, avec l'abnégation d'une jeunesse vouée entièrement à la culture locale et à ses spécificités légendaires.


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