Algérie

Oran : Des dealers qui se voulaient anges



Le tribunal correctionnel près la cour d’Oran a eu à juger, hier, en appel, une affaire de détention et de commercialisation de drogue. Au centre de ce procès, six mis en cause, dont un présumé dealer et son possible fournisseur qui s’étaient battus comme des diables pour se faire blanchir, croyant, sans doute, trouver dans leur expérience carcérale, les ficelles qui pouvaient les sortir de leurs mauvais draps. Selon le résumé fait par le président du tribunal, les mis en cause ont été appréhendés, l’année dernière, suite à des informations parvenues aux services de police faisant état d’individus s’adonnant au commerce de la drogue dans le quartier populaire des Amandiers. Sur les lieux, les policiers avaient surpris, sur la terrasse d’une maison, six individus en possession d’une importante quantité de kif traité. Le flagrant délit était constaté. Les 300 grammes de kif traité qui avaient été découverts par les policiers, en même temps que de l’argent, dans un sac en plastique, étaient découpés en petits morceaux, prêts à l’écoulement. Lors de l’interrogatoire, le propriétaire de la terrasse dénoncera un ami comme étant son fournisseur et ce dernier mettra en cause un baron de Maghnia, en fuite. Jugés en première instance, le dealer et son fournisseur ont écopé de 12 ans de prison ferme. Hier, ces derniers qui se défendaient en appel, sont revenus sur leurs premières déclarations pour tout nier. Donnant une nouvelle version des faits, le prévenu principal dira au juge : «il ne m’était jamais venu dans l’idée que le sac que m’avait confié mon ami pouvait contenir de la drogue. Pour moi, c’était juste une somme d’argent que je lui avais demandée de me prêter… ». A propos des individus appréhendés avec lui sur sa terrasse, il dira : «ce sont  des voisins qui avaient l’habitude de venir suivre avec moi des matchs à la télé». Le scénario, sans doute bien rodé en cellule, sera reconduit par les autres prévenus qui insisteront tous sur le fait qu’ils n’étaient ensemble que «pour regarder un match et non pour acheter de la drogue».  A son tour, le présumé fournisseur dira qu’il n’avait, lui aussi, rien à faire avec le commerce de la drogue, ceci alors même qu’il avait donné aux policiers le nom du baron de Maghnia. Bref, ni le juge qui fera se marrer l’assistance par ses judicieuses remarques, ni le procureur  qui épiloguera longtemps sur les faits, ne seront convaincus par les déclarations des mis en cause. Résultat : la peine de 12 ans de prison ferme a été requise. Le verdit a été mis en délibéré.A noter qu’une quarantaine d’affaires sont enrôlées à la prochaine session criminelle qui s’ouvrira le 2 octobre.


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