Le personnel enseignant du lycée Mustapha Lacheraf', qui n'avait cessé de dénoncer, depuis la rentrée scolaire, les inhalations forcées de substances, hautement toxiques, provoquées par le brûlage des déchets et autres détritus (plastique, pneus usagés, médicaments périmés
) de la décharge sauvage limitrophe de cet établissement secondaire, met à exécution ses menaces. Les enseignants ont, en effet, observé, hier matin, un débrayage d'une journée pour exiger, selon leurs délégués, l'intervention des Autorités locales pour l'éradication immédiate de la décharge sauvage. Les professeurs et leurs élèves ont observé un rassemblement à l'extérieur de cet établissement scolaire pour exprimer leur colère face au laxisme de la direction de l'Education nationale qui n'a rien fait pour trouver une solution définitive à cette situation désolante.
Le directeur de l'Education, qui s'était déplacé le 9 du mois en cours, à ce lycée suite à une action de protestation du personnel enseignant, organisée cinq jours auparavant, avait promis des mesures «concrètes» pour éradiquer cette décharge sauvage, mais deux semaines après son passage rien n'a été fait dans ce sens. Certes des engins de travaux publics avaient été dépêchés sur les lieux pour faire reculer les amoncellements des déchets qui s'accumulaient près du lycée mais la décharge continue de prospérer à quelques mètres de l'établissement. Ce périmètre tampon entre la décharge sauvage et le lycée ne protège, aucunement, les lycéens et leurs enseignants, des odeurs nauséabondes, des risques d'infection et surtout des inhalations forcées de substances hautement toxiques.
Les enseignants et les élèves se trouvent, ainsi, contraints de subir les mauvaises odeurs et les inhalations de poisons générés, au quotidien, par cette décharge sauvage. Les déchets brûlés dégagent des substances toxiques et cancérigènes (métaux lourds et dioxines) qui sont disséminées dans l'air.
Des études épidémiologiques sur les dioxines ont révélé une modification notable du comportement intellectuel et moteur, que ce soit par une exposition pré ou post-natale.
Les dioxines sont, également, responsables de dégradations du système immunitaire. Parmi les populations exposées, on a noté une légère augmentation de malformations congénitales, d'anomalies biologiques, d'atteintes thyroïdiennes et des perturbations du phénomène d'ovulation, sans compter les cancers.
Le personnel enseignant de ce lycée qui a adressé une pétition au chef de l'Exécutif local et à la direction de l'Education nationale, promet une escalade de la contestation dans les jours à venir, si rien n'est fait pour éradiquer cette décharge sauvage.
S. M.
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Posté Le : 25/10/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : S. M.
Source : Le Quotidien d'Oran du jeudi 25 octobre 2018