Algérie

Oran - Débat à l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH): Retour sur le parcours d'Issad Rebrab



Oran - Débat à l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH): Retour sur le parcours d'Issad Rebrab
Tayeb Hafsi, qui a entamé un travail de mise en valeur des entrepreneurs algériens, a mis l’accent sur la probité, l’intégrité et les valeurs morales «qui ne peuvent servir d’exemple qu’à ceux qui ont un parcours sans taches».

«Quelque part, on ne veut pas que Cevital grandisse davantage», estime Issad Rebrab, président du groupe qui a intervenu lundi à l’IDRH en compagnie de son biographe», Tayeb Hafsi, auteur du livre éponyme portant le sous-titre : «Voir grand, commencer petit et aller vite». La rencontre organisée en collaboration avec l’INSIM a drainé un public nombreux, notamment des jeunes, probables futurs entrepreneurs. La déclaration de Rebrab traduit ses préoccupations concernant le blocage de cinq de ses projets d’envergure (dont une raffinerie) initiés, pour certains, depuis une bonne dizaine d’années. La question qui lui a été posée par un économiste portait sur l’absence en Bourse d’une société de la taille de Cevital mais sous-entendant l’obligation d’avoir des comptes transparents.

L’ancien comptable, qui a fait fortune d’abord dans la transformation de l’acier, rétorque : «Nos comptes ont toujours été transparents. La question n’est pas là. Entrer en Bourse suppose la recherche de capitaux pour plus d’investissements. Or nous, nous sommes une entreprise ‘’liquide’’.» L’ironie fait référence à l’argent accumulé mais qui ne trouve pas de créneaux pour le faire fructifier, non pas faute d’idées mais à cause des embûches. «C’est très difficile de monter une entreprise en Algérie mais vous devez y croire car seule la confiance en soi peut vous amener vers la réussite», conseille-t-il aux jeunes. Tayeb Hafsi, qui a entamé un travail de mise en valeur des entrepreneurs algériens (beaucoup sont en chantier), a mis l’accent sur la probité, l’intégrité et les valeurs morales car, précise-t-il, «ne peuvent servir d’exemple que ceux qui ont un parcours sans tache.» Pour lui, la méconnaissance des hommes qui sont sur le terrain laisse libre cours aux rumeurs et aux malentendus qui peuvent s’avérer néfastes pour l’avenir de l’investissement privé national en Algérie.

Réflexion sur le libre entrepreneuriat

En entamant son travail, il s’est rendu compte à quel point il est facile de jeter l’opprobre sur des personnalités alors que leur moralité même dans les affaires est irréprochable. Enumérés dans un ordre chronologique mais de manière non exhaustive, les rapports difficiles (parfois de bonne guerre pour des considérations idéologiques) avec les pouvoirs en place depuis le début des années 70 ont étonné plus d’un. Ces difficultés traduisent, selon Hafsi, la nécessité d’une réflexion sur la place et les missions du libre entrepreneuriat en Algérie. Par son livre, Il a voulu rendre visible la réussite d’un entrepreneur national confronté aux institutions mais aussi aux malentendus générés par cette réussite. «Chaque étape de son parcours est un renvoi explicite à une période donnée de l’histoire contemporaine du pays», a soutenu l’universitaire en expliquant que «la richesse et l’argent accumulés ne sont pas forcément mal acquis même si les exemples prouvant le contraire sont nombreux».

Plusieurs auteurs ont proposé d’écrire la biographie du même entrepreneur mais il a refusé et son explication est toute simple : «Parler de ma personne ne m’intéresse pas. Si j’ai accepté la proposition de Tayeb Hafsi c’est d’abord par rapport à son propre parcours d’universitaire et ensuite parce qu’il m’avait convaincu que c’était l’histoire de Cevital qui allait être mise en avant. » Issad Rebrab a été fier d’annoncer que les 59% des revenus de son groupe vont dans les caisses de l’Etat, 40% sont réinvestis et seulement 1% est reversé sous forme de dividendes aux actionnaires. Cevital est, selon lui, le deuxième contributeur et le deuxième exportateur après (on n’est évidemment pas dans les mêmes proportions) Sonatrach.

Photo ci-dessus: Issad Rebrab (au milieu) en compagnie de son biographe Tayeb Hafsi (à droite).

Djamel Benachour


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