La collecte des peaux de mouton est un créneau porteur. Les collecteurs les revendent à l’usine de tannage pour la confection du cuir. Le cuir a une haute valeur, notamment à l’étranger.
La maxime attribuée à Lavoisier semble être appliquée à la lettre. En effet : rien ne se perd, tout se transforme. Toutes les occasions sont donc profitables pour ces «fouineurs» qui, abandonnant momentanément le plastique et autres, mettront à profit la fête du sacrifice du mouton pour aller chercher sa peau.
En effet, le mouton ainsi sacrifié, on procède à la collecte de sa peau destinée à son tannage. C’est donc par camionnettes surchargées que l’on procède à ce précieux chargement que des jeunes ramassent à travers les différents quartiers d’El Bahia en contrepartie de la somme de 100 DA l’unité.
En effet, et à l’instar de ce jeune chômeur rencontré au quartier de Maraval entouré de sacs en plastique, ils sont plusieurs à effectuer cette pratique lucrative à plus d’un titre.
«Hier, nous confie un jeune, j’ai ramassé 45 peaux de mouton que les habitants du quartier ont déposées dans des sachets et empilées devant les bacs à ordures. Une transaction qui m’a valu 4.500 DA. Aujourd’hui, comme vous le voyez, j’ai changé de quartier et j’attends le camion pour lui refiler d’autres peaux».
Pour un spécialiste du cuir, «la collecte de ces peaux est un créneau porteur pour ces collecteurs. Ces derniers, en effet, les revendront à l’usine de tannage pour la confection du cuir. Un cuir d’une haute valeur, notamment à l’étranger. Toute une chaîne donc où chacun trouvera son compte».
«Les traditions se perdent», regrette un sexagénaire.
Car, de notre temps, poursuit-il, «nos mères n’abandonnaient pas ces peaux. Elles les tannaient elles-mêmes à base de pierre ponce et de cristaux pour en faire des toisons qu’elles destinaient à l’ornement de leurs maisons, voire même faisaient partie de la dot de la future mariée».
Hadj Sahraoui
Collecte des peaux animales - La création d'une entreprise publique nécessaire: La création d'une entreprise publique spécialisée dans la collecte et le stockage des peaux animales est “primordiale” pour relancer l'industrie nationale du cuir, pénalisée par le marché informel, la mauvaise collecte et l'exportation clandestine de ces peaux, estime un responsable du secteur. Cette société aura à gérer les opérations d'abattage dans les abattoirs en élaborant des cahiers des charges, imposant aux propriétaires des bêtes de vendre ces peaux aux tanneries publiques et privées selon les pratiques commerciales légales, a expliqué à l'APS Chouaïb Zaouidi, P-dg du groupe public des cuirs, Leather Industry. Dans certains abattoirs, les peaux animales se vendent avant l'abattage à des collecteurs et des tanneries privées qui n'ont même pas de registre du commerce, alors que les tanneries et les mégisseries publiques sont contraintes de facturer leurs achats, ce qui a créé une concurrence déloyale pour les entreprises publiques, a-t-il déploré. La non-facturation des transactions (achats de peaux) par les fournisseurs, essentiellement des maquignons, était la cause principale de la fermeture, en 2007, de la Société de collecte et de conservation des peaux et cuirs (Socop). Cette filiale de l'ex-Sonipec détenait des magasins spécialisés dans le ramassage des peaux dans les abattoirs. Mais l'absence de factures attestant ces transactions a pénalisé cette entreprise publique, a expliqué ce responsable. M. Zaouidi a fait remarquer, en outre, que le code des marchés publics ne facilitait pas ce genre d'activité étant donné que les collecteurs privés, travaillant dans l'informel, ne peuvent pas soumissionner pour décrocher ces marchés. “Le groupe public des cuirs avait déjà lancé des avis d'appel d'offres, mais aucun opérateur n'a soumissionné”, a-t-il avancé. Selon les services vétérinaires, quelque 3 à 4 millions de moutons sont sacrifiés lors de la seule fête de l'Aïd el-Adha, une opportunité en or que devraient saisir les professionnels de l'industrie du cuir. Par R. N./APS (liberte-algerie.com du mardi 30 octobre 2012).
Akar Qacentina - La sentinelle de l'environnement - Constantine, Algérie
30/10/2012 - 44679
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Posté Le : 30/10/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: D. R. ; texte: Hadj Sahraoui
Source : El Watan.com du lundi 29 octobre 2012