Algérie

Oran-Arts plastiques : Hommage appuyé à Abdelkader Guermaz



Oran-Arts plastiques : Hommage appuyé à Abdelkader Guermaz
En effet, beaucoup d'admirateurs de l'artiste disparu et de simples citoyens se sont rencontrés à l'Institut du développement des ressources humaines de Canastel, jeudi dernier dans la matinée, pour évoquer ou découvrir quelques haltes de l'itinéraire riche et mouvementé de ce grand plasticien décédé en 1976 à Paris. Deux intéressantes communications ont été programmées pour éclairer quelque peu l'itinéraire de l'homme disparu dans un anonymat total. La première a été celle de Benamar Mediene. Ce sociologue et historien de l'art dressera un édifiant portrait humain de l'homme et de l'artiste qui a fait l'Ecole des beaux-arts d'Oran très vite après son ouverture officielle en 1936. Méthodique dans sa manière d'évoquer la vie de Guermaz, M. Mediene insistera d'abord sur le contexte historique de l'époque où Guermaz, encore enfant, était venu frapper aux portes d'Oran. La ville qui, à travers sa population européenne, célébrait avec faste le centenaire de la colonisation.En bon rapporteur des faits marquants du moment, le communicant rappelle, au passage, la naissance des grands écrivains et artistes de talent autour de cette célébration ségrégationniste. Il évoquera Issiakhem (1928), Kateb Yacine (1929), Mohamed Khadda (1930), Benanteur (1932). Abdelkader Guermaz, il voit le jour en 1919 dans les sillons prometteurs de ces dates annonciatrices de grands bouleversements, souligne le sociologue bien au fait des soubresauts sociaux de l'Algérie. Mediene saura trouver les mots et qualificatifs adéquats pour situer à la fois l'homme Guermaz et l'artiste nourri aux grandes tendances des écoles philosophiques, littéraires et plastiques de l'époque.Le deuxième intervenant, Nourredine Belhachemi, artiste peintre et enseignant au département des arts plastiques à l'université de Mostaganem, évoquera, lui, sa proximité avec le maître. Visiblement submergé par l'émotion, M. Belhachemi dira toute son admiration pour un peintre qui avait toujours été le premier de la classe dans sa discipline, qui avait toujours été le lauréat, à Oran dans son Ecole des beaux-arts ou dans la capitale des lumières à partir de 1961, là où il intégrera, avec panache, les grands maîtres de l'Ecole de Paris. A la fin d'une communication entrecoupée d'anecdotes partagées par les deux artistes, Belhachemi déplorera le fait que l'on connaisse peu de choses sur l'un des plus grands artistes peintres algériens du XXe siècle. Un artiste mort dans un affreux dénuement. Un riche débat s'ensuivit dans la belle salle Mahmoud Darwich. Un débat lors duquel les intervenants ont essayé, humblement, de réhabiliter un authentique artiste du terroir qui a su apporter sa sensibilité aux grandes esthétiques de l'humanité.


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