Algérie

Oran Après le relogement, les démolitions


Entamée mercredi, l'opération de relogement des 1.000 familles du quartier des Planteurs vers Haï Ennour et Haï El-Yasmine, dans la banlieue est d'Oran, s'est poursuivie jeudi et vendredi. Jusqu'à hier après-midi, presque 90% des familles avaient été relogées et l'opération se poursuivait toujours.  Deux incidents ont été enregistrés en fin d'après-midi d'hier. Deux personnes habitant le terrain Si Ali ont menacé de se donner la mort. L'un s'est enfermé avec sa famille et a menacé de faire exploser une bouteille de gaz, alors que le second a carrément mis le feu à l'intérieur de son domicile.  Dans certains sites vidés de leurs occupants, les opérations de démolition ont commencé jeudi. Reste le cas des familles du site dit terrain Chabat, ces dernières n'avaient toujours pas été relogées. Selon des habitants du quartier, l'opération connaît un certain retard, au vu du nombre important de recours présentés par les résidents du site, et qui doivent être traités en urgence. En principe, leur relogement interviendra aujourd'hui ou demain.  Jeudi, jusqu'à une heure tardive de la nuit, les camions de l'APC, ainsi que les véhicules des particuliers, poursuivaient toujours le déménagement des familles. A Haï El-Yasmine, les premiers arrivés se sont plaints le soir de coupures d'électricité et d'eau.  A l'instar du relogement, l'opération de démolition des habitations s'est déroulée sans aucun incident. Jeudi, dès les premières heures de la matinée, alors que certaines familles prenaient la direction de Haï El-Yasmine, les engins de la commune sont entrés en action en procédant à la démolition des premières habitations au niveau du terrain Si Ali et Terrain Guillemet. Le dispositif sécuritaire déployé au niveau du quartier a été maintenu pour parer à toute éventualité. Le renforcement des moyens matériels et humains a permis aux responsables de raser presque la totalité des habitations des terrains Si Ali et Guillemet, en attendant le relogement des familles du terrain Chabat pour intervenir sur ce site. Quelque 300 familles concernées, au niveau de ce quartier, attendaient toujours d'être relogées. Au total, l'opération de démolition devrait toucher plus de 600 habitations réparties entre quatre zones. Seule l'ancienne prison espagnole de Bab El-Hamra n'est pas concernée par la démolition. Ce site, indique-t-on au niveau de l'APC, devrait faire l'objet d'une réhabilitation et intégré au patrimoine historique de la ville d'Oran. Jeudi et vendredi, les membres de la commission chargée du relogement poursuivaient le déménagement des dernières familles de cette ancienne prison.  Sur le terrain, de nombreuses familles désemparées attendaient toujours une réponse quant à leur avenir. Il s'agit de familles qui ne se sont pas retrouvées sur les listes et qui, disent-elles, disposent du bon de recensement et habitent le quartier depuis plusieurs années.  Des habitants du quartier rencontrés hier affirment que les responsables ont réussi, dans la journée de jeudi, à régler certains cas en suspend. C'est le cas d'une quinzaine de familles au niveau du terrain Guillemet, qui n'étaient pas portées sur les listes et qui ont bénéficié finalement d'un logement. D'autres cas sont pris en charge au fur et à mesure, indique-t-on auprès des services concernés, qui précisent que la commission de recours n'omettra aucun cas. Les mêmes interlocuteurs signalent que les services de l'OPGI avaient maintenu une permanence durant la journée de jeudi et même de vendredi pour permettre aux familles bénéficiaires de s'acquitter des frais exigés. Concernant l'assiette récupérée à l'issu de la démolition au niveau des quatre sites, nos sources affirment que les projets qui y seront affectés se feront conformément au plan d'occupation du sol (POS) qui a été approuvé. Soulignons que l'opération de démolition et de déblaiement devrait s'étaler au moins sur une semaine avec les mêmes moyens engagés au départ de l'opération.  Pour rappel, cette deuxième tranche concerne le relogement de quelque 1.000 familles. Elle intervient une année après le relogement de 800 familles. L'attribution de ces logements a été à l'origine d'un mécontentement et d'émeutes qui avaient éclaté au quartier de Sidi El-Houari. Une vingtaine de policiers avaient été blessés et 14 manifestants interpellés et présentés devant la justice. La troisième phase prévoit le relogement par étapes de 6.000 autres familles. L'opération interviendra une fois les 6.000 logements réalisés.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)