De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali
Le seul CHU d'Oran a enregistré quelque soixante cas de personnes qui se sont accidentellement blessées au couteau alors qu'elles accomplissaient elles-mêmes le sacrifice. Hormis ces structures, toutes les autres activités avaient cessé entre vendredi et lundi et tous les établissements étaient fermés : «On savait que tout allait fermer pendant quatre jours, donc nous avons pris nos précautions, relativise Amine, trentenaire. Qu'il s'agisse du carburant, des denrées, de l'argent..., je me suis arrangé pour en mettre de côté et je n'ai eu aucun problème. Je me suis seulement fait avoir pour le pain parce que je croyais qu'il y aurait une permanence.» Et de fait, comme tous ceux qui avaient compté sur des boulangers permanenciers, l'homme a dû acheter son pain au double de son prix pendant que d'autres ont recouru au pain artisanal.Cette prudence n'a pas été aisée pour tout le monde. Au cours des jours précédant le week-end, des citoyens ont dû prendre leur mal en patience et batailler ferme avec les postiers ou les banquiers dans certaines communes pour accéder à leur argent. A Béthioua, connue pour être une capitale des hydrocarbures, des usagers se sont accrochés avec le personnel de la poste à cause du problème de manque de liquidités. Phénomène très récurrent, encre vécu par de trop nombreuses postes, malgré les mesures prises par le ministère de tutelle : «Il est inadmissible que l'on rencontre ce genre de tracas à la veille d'une fête, estime Salah, qui a eu à vivre ce type de situation. Même si, pour une raison ou une autre, le manque de liquidités n'a pas été définitivement réglé, les postes auraient dû prendre leurs dispositions pour l'Aïd parce que nous en connaissions la date depuis longtemps et nous savions que la fête coïnciderait avec le week-end. C'est un grave manque de la part de l'Etat.» D'autres, clients d'une banque nationale, ont dû prendre leur mal en patience avant de prendre possession de leur argent à cause de lenteurs administratives que d'autres pays ont dépassées depuis des lustres. Et pour ceux qui, malgré tout, n'ont pas réussi à prendre ces précautions, il restait le recours aux amis et proches : «Heureusement que l'entraide existe encore et qu'il y a encore la compassion. Autrement, ce serait la catastrophe pour beaucoup d'entre nous», conclut Salah. Côté communications, la situation n'a pas été meilleure, puisque les moyens de transports étaient réduits à leur plus simple expression, ce qui a contraint les usagers à recourir aux clandestins et à (encore une fois) payer le double.Encore une fois, l'Aïd a apporté la preuve qu'il reste encore beaucoup à faire en matière de gestion des services publics et que les Algériens n'ont qu'une confiance très mitigée en leur Administration.
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Posté Le : 09/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S O A
Source : www.latribune-online.com