Algérie

Oran - Aménagement du rez-de-chaussée d’un immeuble en commerces



Les propriétaires des étages supérieurs dénoncent les travaux L’affaire de l’immeuble n°8 situé à l’angle de la rue Kerras Aoued et de la rue Mohammed Benabdesslem à Haï El-Amir, prend l’allure d’un feuilleton à suspense après le dernier séisme qui a secoué la ville d’Oran. En effet, le tremble-ment de terre de ce mercredi a poussé les copropriétaires des appartements des 1er, 2ème et 3ème étages à dénoncer, énergiquement, la manière dont ont été réalisés les travaux de réaménagement, après la déstabilisation constatée de nombreux logements de cet immeuble qui menace de s’effondrer, semble-t-il, sous les effets conjugués des dernières secousses telluriques et des coups de massues portés aux soubassements de cette ancienne construction dont la structure aurait été sévèrement malmenée. Le calvaire de ces co-propriétaires est encore plus révélateur de cet état, compte tenu des dégradations recensées au niveau des planchers et des murs de ces appartements, ainsi qu’au niveau des terrasses et du sous-sol de l’immeuble. «C’est miraculeux qu’il n’y ait pas encore eu d’effondrement et qu’on ne déplore pas encore de victimes. La décrépitude de ce joyau que nous voulons conserver jalousement, a été accélérée… à coups de massues» «Savez-vous, ajouteront-ils, qu’il y a eu près de dix tonnes de pierres qui ont été extraites, récemment, des entrailles de cette frêle construction. Une construction qui ne dispose même pas de poutres mais de simples soubassements de chaînages qui servent de supports aux fenêtres qui ont été touchées». «Allez voir la cave, vous serez édifiés», s’écriera le propriétaire d’un appartement du 2ème étage, visiblement très éprouvé par l’état de dégradation de son bien, avant de nous montrer de nombreuses fissures. Cette personne s’interroge, aujourd’hui, sur l’entêtement des propriétaires du rez-de-chaussée à vouloir faire un diagnostic technique «afin d’être en conformité avec la loi». Même les injonctions de la PUPE, la SUCH… sont superbement ignorées. Une interrogation de plus sur cette affaire qui prend, aujourd’hui, d’autres proportions après l’adoption tranchée de ces propriétaires qui s’arc-boutent sur leur ancienne position. Ainsi, M.M. un propriétaire du rez-de-chaussée arguera qu’il n’est pas en porte-à-faux avec la loi, avant de nous exhiber un permis de construire signé par l’ex-APC d’Oran. «Nous avons le sentiment d’être harcelés. Eux, ils pensent que nous sommes en porte-à-faux avec la loi mais il y a, en tout cas, une justice. Nous avons payé le prix fort pour acheter ces appartements dans la perspective d’en faire des locaux commerciaux, comme tout le monde. Nous avons peiné pour avoir un permis de construire et maintenant, on nous dit que nous violons la loi. Nous ne sommes pas des démolisseurs. Nous avons engagé pour nos travaux un bureau d’études et nous sommes en possession de documents légaux nous autorisant à faire ces travaux». Le cabinet d’architecture et d’urbanisme, autre acteur dans cette affaire, est pointé du doigt, comme l’accuse vertement le coordinateur de la SUCH qui souligne, dans un récent rapport de mise en demeure d’arrêt des travaux sur la base d’un constat de travaux par ses services, «qu’il y a incompatibilité de l’état des lieux avec le dossier graphique qui m’a été présenté». Mieux, il souligne, noir sur blanc, que ses services ont été induits en erreur lors du traitement des dossiers. Une preuve de plus qui a poussé les services de la DUCH à prendre des mesures conservatoires à l’encontre de ces propriétaires afin de se conformer à la loi, en leur demandant de procéder à «un diagnostic technique qui soit dûment approuvé par le CTC, si l’on considère que la structure apparente au sous-sol présente des anomalies constatées par des poutres métalliques avec corrosion très avancée». Les intéressés qui ont réaménagé le rez-de-chaussée en plusieurs locaux commerciaux n’ont pas, jusqu’à présent, engagé un expert en génie civil pour donner son avis technique sur l’état actuel du bâti. Contacté à ce sujet, le responsable du bureau d’études estime avoir fait son travail «selon les règles de l’art», précisant n’avoir assuré que «les prestations pour lesquelles il était payé». Une manière comme une autre de rejeter toute responsabilité quant à la manière dont a été effectué le suivi des travaux. Safi Z.


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