Oran, a-t-elle quelque chose à fêter ?

Oran, a-t-elle quelque chose à fêter ? Il est devenu d’usage dans notre pays que les différentes wilayas se sont donné, pour la plupart, un prétexte à fêter quelque chose. Souvent, à juste titre, nonobstant le caractère proprement dit dont se revêt l’événement. Là, c’est la fête des cerises ou des abricots, là-bas, c’est celle du palmier ou de l’olivier, ailleurs c’est le mouton ou le cheval, le tapis, etc. Entre l’organisation annuelle de ces fêtes, chacune de ces wilayas s’intéresse à ses pieux ancêtres, à son saint Patron et organise des cérémonies et autres commémorations. Il est même devenu d’usage que chaque wilaya sorte, parfois sous le «haut patronage» d’une institution de la République, un des enfants illustres (savant ou combattant) pour une «journée d’étude» annuelle élargie autant que possible à la participation d’une manière ou une autre de la population ou une de ses catégories (étudiants, anciens moudjahidine...). Cela n’empêche pas ces mêmes wilayas de sortir de leur cadre purement géographique pour imaginer une «fête» à prétention nationale ou même internationale autour d’un festival par exemple. Et Oran ? A-t-elle quelque chose à fêter, hormis, la chanson oranaise? Quand les anciens disaient d’elle qu’elle était jour et nuit «zahia», ils pensaient à quoi ? Le problème, c’est que ce n’est pas uniquement la fête qui n’a plus droit de cité, c’est aussi l’idée elle-même de penser une fête. Et si l’on commençait par organiser des fêtes de quartier comme cela se faisait dans les années soixante-soixante dix, des braderies, des manifestations festives bon enfant et anti-stress et entamer la réflexion afin que la ville, hier la plus heureuse, cesse sa descente incommensurable dans la monotonie.