ORAN Distribution de 300 pré-affectations dans un climat très tendu

La scène à laquelle nous avons assisté, hier, au niveau du Palais des expositions d'Oran est des plus indescriptibles face à une marée humaine des plus déchaînées et décidée à «arracher » le fameux document de pré-affectation.
Sauf qu'hier, seules 300 personnes munies d'une convocation avaient le droit de pénétrer à l'intérieur du Palais des expositions où le wali avait procédé à la remise de ce document qui donne espoir aux demandeurs de logements d'être relogés prochainement. La rumeur de cette «distribution » a vite fait le tour de la ville pour voir dès les premières lueurs du jour les lieux pris d'assaut par une foule de personnes se disant mal logées, toutes voulant rencontrer le wali et exprimer leur ras-le-bol. Au total, 3 666 pré-affectations devaient être distribuées à Oran Ceux ayant obtenu ce document qui semble pour l'instant apaiser leur attente devaient, une fois la cérémonie terminée, emprunter une autre issue pour quitter le Palais des expositions car ceux qui n'avaient pas eu la «chance» de décrocher la décision de pré-affectation n'étaient pas d'humeur à les féliciter. Ils étaient des milliers de citoyens, hommes, femmes, rassemblés devant les portes du Palais des expositions, et ce même après la fin de la cérémonie et le départ discret du wali. Tous refusaient de quitter les lieux, bien qu'ils aient été informés par les agents de sécurité que l'opération de distribution était terminée et que les autres personnes concernées se verront remettre leur préaffection par des agents, ,directement chez elles. 300 pré-affectations ont été distribuées à titre symbolique. L'opération se poursuivra par la suite par les secteurs urbains qui prendront la relève en procédant à la remise de 3 366 pré-affectations en mains propres et à domicile aux autres bénéficiaires. Parmi les quartiers de la daïra d'Oran concernés par le programme de la résorption de l'habitat précaire, figure en premier lieu El Hamri, suivi de celui d'Ed Derb, medioni, la Calère, Sid El Houari. L'on saura que 1 703 pré-affectations seront distribuées aux habitants d'El Hamri, 734 à El Derb, 661 à Medioni, 195 pour les habitants de la Calère, 128 pour ceux des bidonville de Magenta, Carlo et le Téléphérique, 107 pour ceux du bidonville de la frange maritime le Méridien et 75 pour les habitants des vieux immeubles d'El Makari. Présent lors de cette distribution, le directeur de l'OPGI fera savoir, qu'au préalable, ses services ont effectué un contrôle au niveau du fichier national et ont ainsi pu débusquer 467 fraudeurs ayant déjà bénéficié d'un logement ou d'un terrain, dont 265 de la daïra d'Oran. Durant son discours précédant la remise des 300 pré-affectations, le wali d'Oran a exprimé toute sa compréhension face au problème du logement et s'est dit, par la même occasion, navré de constater que des personnes œuvrent à semer le trouble en manipulant les citoyens et prêt à donner des noms. Le wali rappellera qu'Oran compte dans son programme, tous segments confondus, 39 000 logements inscrits. «Cette opération de distribution de pré-affectations n'est qu'une première, d'autres suivront, le problème du logement sera définitivement réglé au premier semestre de l'année 2013». Concernant les sites du vieux bâti, tous devront être rasés en vue d'une reconstruction d'une Oran moderne. Vers 13 heures les sirènes de police retentissaient au centre-ville d'Oran et la circulation automobile était bloquée aux alentours du siège de la wilaya. Ce qui devait être une cérémonie de distribution symbolique s'est vite transformé en contestation puisque les personnes mal logées qui attendaient depuis des heures à l'extérieur du Palais des expositions se sont dirigées vers le siège de la wilaya pour exiger du premier responsable de les recevoir et leur signifier officiellement la date de leur relogement ou du moins bénéficier de ce fameux document de pré-affectation. Ces personnes étaient encadrées par un important dispositif de sécurité. Les contestataires, qui ont fini par bloquer la route empêchant ainsi la circulation des voitures, scandaient «nous sommes en colère». Les forces anti-émeutes sont alors intervenues à coups de matraques pour déloger les contestataires. Plusieurs arrestations ont eu lieu. «Le calme est revenu mais la contestation elle ne finira jamais», nous lancent des femmes repoussées par les forces de police vers les trottoirs et qui continuaient de scander «nous voulons être relogés, c'est un droit, arrêtez el hogra !»