Algérie

Oran Le calvaire des étudiants



Oran                                    Le calvaire des étudiants
Aucune pause déjeuner n'est autorisée par les enseignants qui viennent successivement dispenser leurs modules aux étudiants sonnés et abêtis au bout de sept heures d'études intensives.
Peut-on imaginer un seul instant des étudiants ahanant sous les moutures du froid sans manger tout en essayant de garder leur esprit pendant sept heures de cours d'affilée '
Cette situation quotidiennement vécue par plus de 240 étudiants en LMD littérature et langue allemande à l'université d'Oran d'Es-Sénia est synonyme de cauchemar. Depuis leur transfert de l'Institut des langues étrangères (ILE) en 2010, les étudiants inscrits en 2e année vivent le calvaire. L'absence des moyens pédagogiques, les études 'subies' sans discontinuer pendant sept heures sans possibilité de pouvoir se restaurer ont fini par avoir raison des plus courageux.
Comme il existe trois groupes de 80 étudiants chacun, les classes d'une capacité d'accueil de 40 places seulement sont loin de répondre à la réalité du terrain. 'Il faudrait se lever tôt le matin pour pouvoir dégoter une place parmi les 40 disponibles au niveau des classes de T.D sinon on reste dehors', affirment les étudiants.
Ces derniers auront ainsi le loisir de suivre les bribes des cours, agglutinés aux fenêtres. Souvent, ils sont gentiment mais fermement priés d'aller voir ailleurs.
Un état de fait attristant si on compare les conditions pédagogiques de cette frange d'étudiants avec leurs condisciples de l'ILE.
Ceux-ci semblent mieux lotis car en plus de pouvoir étudier dans des amphithéâtres universitaires, ils disposent d'une pause-déjeuner. 'Nous entamons les cours de 8h30 à 15h30 sans interruption avec en prime la faim qui vous tenaille les tripes et la fatigue qui vous darde la tête', déplorent-ils. Aucune pause-déjeuner n'est autorisée par les enseignants qui viennent successivement dispenser les modules aux étudiants sonnés et abêtis au bout de sept heures d'études intensives.
'On aimerait bien manger à midi ne serait-ce qu'un sandwich et boire quelque chose de chaud pour tenir le coup', affirment-ils. Un autre groupe de 70 étudiants en LMD est lourdement pénalisé.
'Nous venons tous les jours et repartons bredouilles car nous n'avons pas de professeurs, ce qui nous oblige à débourser de l'argent supplémentaire en frais de transport.' Les parents des étudiants lancent un appel pressant aux pouvoirs publics pour trouver des solutions adaptées. 'L'absence d'une politique de promotion en faveur des étudiants rend les pouvoirs publics responsables dans un système où une prise en charge efficiente en milieu universitaire brille par les difficultés rencontrées par les étudiants dans leur cursus', met en garde un médecin spécialiste. Selon ce dernier, 'le rectorat est responsable de la mise en 'uvre des orientations définies par le ministère de tutelle en matière d'hébergement et de restauration'. Sera-t-il entendu '
K. REGUIEG-ISSAAD


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