Algérie

ORAN Les colporteurs d'eau douce reprennent du service



En ce mois sacré de Ramadan, même l'eau minérale n'échappe pas à l'augmentation des prix, elle connaît même une certaine «diminution» dans sa disponibilité sur le marché. Rien à voir avec la demande qui est importante durant le mois de Ramadan qui se déroule dans un climat assez chaud puisque les Oranais ont l'habitude des saisons estivales, chaudes et donc la consommation de ce précieux liquide n'en est pas plus importante pour justifier la disponibilité insuffisante de la production de l'eau minérale.
Plus d'une vingtaine de marques d'eau minérale sont commercialisées en Algérie sans que leur qualité soit pour autant irréprochable. Toutefois, ces eaux minérales sont prisées en raison de la méfiance du citoyen vis-à-vis de l'eau du robinet. Pourtant, et depuis quelques années, Oran a rompu avec les robinets secs qui connaissent une bonne pression et une eau plus douce. Cette eau du robinet serait, selon la société qui l'exploite, de bonne qualité. Mais ces affirmations ne convainquent toujours pas le consommateur et la société exploitante ne fournit pas non plus d'efforts pour l'en convaincre. Toutefois, face à la cherté de la vie, bon nombre de citoyens consomment cette eau de robinet mais veillent à la purifier en la faisant bouillir et javelliser. Durant cette première semaine du mois de Ramadan, l'on constate une diminution dans la disponibilité de l'eau minérale, mais surtout une nette augmentation dans le prix affiché. La bouteille de 1,5 l chez le détaillant est passée de 25 DA à 30 DA. Le citoyen est très surpris lorsqu'il constate qu'un fardeau d'eau minérale est proposé à 180 DA alors que d'ordinaire son prix vacille entre 130 et 150 DA. Contacté, un grossiste nous affirme : «Moi je revends le fardeau au détaillant à 130 DA, lui le revend généralement entre 140 et 145 DA, d'autres vont jusqu'à 150 DA mais pas plus que ça, les autres, ceux qui le vendent à 180 DA sont des voleurs qui agissent en l'absence de contrôle.» Mais y a-t-il eu diminution dans la production ' Les grossistes que nous avons contactés nous affirment qu'il n'y a pas eu à leur connaissance de réduction de la production de l'eau minérale, qui serait d'un milliard de litres par an en Algérie. Nous avons voulu en savoir plus sur l'indisponibilité en grande quantité de l'eau minérale et de l'augmentation de son prix et nous nous sommes rapprochés des détaillants du centre-ville d'Oran qui connaît particulièrement une perturbation dans la disponibilité de ce précieux liquide. Pour ces commerçants, la raison est toute simple «en raison des travaux du tramway, et de la densité de la circulation routière qui est de plus en plus infernale, les transporteurs “boycottent” ces zones où se déroulent les travaux qui rendent la circulation routière pénible en raison des déviations. Du coup, ils n'approvisionnent que les commerces périphériques et une grande partie de la corniche oranaise». Ainsi, avec un faible approvisionnement certains commerçants en profitent et augmentent le prix des quelques fardeaux d'eau disponibles et trouvent toujours preneurs en ces temps de grandes chaleurs. Pour Amar, un commerçant au niveau du marché de la Bastille, la disponibilité de l'eau minérale a tellement diminué qu'à titre indicatif il nous explique qu'«avant le Ramadan, je vendais quotidiennement une vingtaine de fardeaux, contre deux ou trois aujourd'hui car je ne suis pas approvisionné régulièrement. Toutefois, je ne profite pas de la situation comme certains commerçants sans scrupules, moi je vends le fardeau à 150 DA». La situation est loin d'être alarmante puisque le citoyen parvient, malgré tout, à acheter de l'eau minérale quitte à se rendre directement chez les grossistes ou bien à acheter au prix fort les six bouteilles d'un litre et demi. D'autres, par contre, estiment que cela est au dessus de leurs moyens et préfèrent recourir aux colporteurs d'eau douce qui n'ont d'ailleurs jamais disparu puisqu'ils approvisionnent une bonne partie des citoyens oranais. Une eau dont la qualité reste douteuse en raison de l'entretien peu rigoureux des citernes. Toutefois, même le prix de cette eau a connu une hausse. Ainsi, les 30 litres vendues d'ordinaire à 15 DA sont passés à 20 DA. Ces colporteurs s'alimentent régulièrement auprès des nombreux puits que compte Oran dont les plus connus sont situés à El-Hassi, Coca, Sidi El-Bachir, Sidi Maârouf, Bir El- Djir... Sans compter également les forages illicites qui ont été découverts sur des terrains agricoles. Un des colporteurs d'eau douce nous affirme que souvent ils font l'objet d'un contrôle, cela n'empêche pas, nous dit-il, le consommateur à bouillir l'eau ou bien d'y ajouter quelques gouttes d'eau de javel pour plus de prudence. Gratuite, ou bien chère, de bonne ou de mauvaise qualité, la consommation de l'eau est indispensable à l'organisme, ajoutant à cela la chaleur et le jeûne, la valeur de l'eau devient ainsi. Source de vie, elle ne devrait pourtant pas être monnayée et même si tel est le cas, elle ne devrait pas faire l'objet de spéculation. Mais en ces temps où la spéculation fait loi, les services de contrôle sont plus que jamais interpellés.


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