Algérie


Oran
Ce samedi, aux environs de 22h30, l'ambulance qui transportait le petit cercueil contenant ce qui reste du corps de l'enfant Nihal si Mohand est arrivée au domicile familial, situé dans le quartier d'Eckmèhl, à Oran. Beaucoup ont attendu jusque tard dans la nuit, refusant de quitter les alentours du quartier où vivait Nihal. En colère pour les uns de n'avoir rien pu faire pour protéger cette petite, et profondément tristes pour les autres. Un seul désir pour tous : venger la mort de cette innocente ; tous appellent au rétablissement de la peine de mort.Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Le petit cercueil a été par la suite déposé au domicile de Nihal, une parente dira avec beaucoup de chagrin «alors que d'habitude Nihal va et vient sur son vélo dans la cour”?», ce soir-là , elle était dans un cercueil.La famille a veillé autant qu'elle a pu pour éloigner les curieux et même ceux qui étaient très nombreux à vouloir s'enquérir de l'état de la mère et du père. «Svp, nous sommes touchés par cet élan de solidarité, mais il faut comprendre que la peine est immense, il faut leur laisser de l'espace, ils ne réalisent pas encore ce qui se passe et sont noyés dans le chagrin», ne cessaient-ils de dire aux nombreux anonymes venus présenter leurs condoléances.La nuit a dû être longue pour la famille et proches du petit ange, c'est aux alentours de 9 heures du matin que le wali d'Oran, bien qu'il soit fatigué, est arrivé sur des béquilles pour présenter ses condoléances aux parents. D'autres parmi les autorités locales en ont fait de même, suivis par des associations et quelques représentants de partis politiques. Beaucoup aussi sont venus de Tizi-Ouzou accompagnant l'ambulance qui transportait Nihal. L'on compte parmi les proches de la famille et des amis, le maire de la commune où a disparu l'enfant.Un nombre important de policiers et de gendarmes a commencé à se mettre en place durant la matinée d'hier, en prévision du départ du cortège funèbre vers le cimetière de Aà'n El Beida. Cela n'aura pas suffi à contenir quelques débordements.Trop d'émotions, de colère`et de désir d'être présents aux côtés de la famille et de vouloir à tout prix accompagner Nihal jusqu'à sa dernière demeure. Des membres d'associations se sont portés volontaires pour tenter de canaliser cette foule venue nombreuse. Vers 10 heures, l'ambulance apparaît et de là , on a entendu un cri des plus perçants, celui d'une mère qui refuse qu'on lui arrache son bébé Nihal. Ses cris ont meurtri plus d'un. Sortie derrière le cercueil en cris et en larmes mais vite rattrapée par sa famille qui la ramena à l'intérieur du domicile. Le chemin vers le cimetière a été dégagé par les forces de l'ordre et un long cortège, pour la plupart à pied, s'est mis en route vers l'entrée de la petite mosquée du cimetière pour la prière du mort. L'état de ce qui restait du corps de la petite ne pouvait pas permettre d'attendre davantage jusqu'à la prière du Dohr d'où son enterrement le matin, nous explique-t-on. Malheureusement, une fois arrivé à la mosquée en question, des débordements ont lieu et empêché pendant près de 10 mn le début de la prière.Trop de brouhaha et de personnes irresponsables et irrespectueuses de la circonstance, voulaient s'approcher pour prendre en photo la scène ou filmer afin de poster sur les réseaux sociaux. D'autres criaient leur colère disant qu'il faut la peine de mort contre ces monstres tueurs d'enfants.Au milieu de tout ce vacarme et ce désordre, un homme silencieux, l'esprit ailleurs comme s'il était loin de tout ce qui se passait autour de lui. Le père de Nihal, meurtri par la douleur, fixait la foule sans aucune réaction.L'imam prend la parole et tente de rappeler à la raison les présents «il est strictement interdit d'élever la voix dans une mosquée, contenez votre colère.»Ce n'est que l'intervention des forces de police qui a éloigné les citoyens, ne laissant autour de l'imam que le père et sa proche famille, que la prière du mort a pu être entamée. A signaler la présence du chef de Sûreté de wilaya, M.'nouasri, qui a tenu à être présent.Même le moment de la mise en terre du cercueil n'a pas été sans grande difficulté, tous voulaient y prendre part et le père, toujours très choqué, a eu du mal à se frayer un chemin pour contribuer lui aussi à mettre sous terre son enfant. Un moment très dur, d'autant que la petite fille a été enterrée à côté de son grand-père paternel, décédé il y a près de deux mois.De retour au domicile mortuaire, les parents de Nihal ont besoin de faire leur deuil qui sera probablement long, très long même, loin des rumeurs et de la pression médiatique.Repose en paix Nihal.


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