Algérie


Oran
Fin du suspense. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, est bel et bien candidat à sa propre succession. C'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui l'a officiellement annoncé, hier samedi à Oran. «Bouteflika va se porter candidat à l'élection présidentielle du 17 avril. Il procédera au retrait des documents nécessaires à sa candidature dès demain (aujourd'hui, dimanche 23 février)», a déclaré le Premier ministre, lors d'un point de presse tenu en marge de la Conférence africaine sur l'économie verte, abritée par le Centre des conventions d'Oran. Il faut dire que la «rumeur» faisant état d'une probable annonce, au détour de cet évènement environnemental, par la voix de M. Sellal, de la candidature du président pour un 4e mandat, circulait de bouche à oreille dans les couloirs du CCO dès le lever de rideau sur la Conférence africaine de haut niveau dédiée à l'économie verte et le développement durable, et gagnait en crédibilité dès l'annonce par les organisateurs d'une conférence de presse qui allait être animée par M. Sellal et l'équipe ministérielle qui l'accompagnait, lors de l'entracte après la pause déjeuner. Tout laisse à croire que le jeu des questions/réponses auquel s'est livré le Premier ministre avec les représentants des médias nationaux et internationaux présents à l'occasion pour couvrir ce rendez-vous continental afin de vanter les vertus de l'économie verte, n'avait d'autre objet que de diffuser la «bonne» nouvelle du quatrième mandat présidentiel. Même la manière avec laquelle la question a été posée sur ce point précis et ce, avant même que les journalistes ne puissent lever leurs mains pour demander la parole comme l'exige le «rituel», donnait une forte impression d'une mise en scène préparée. Au-delà, donc, des raisons qui seraient à l'origine du choix par la Présidence de l'opportunité politico-médiatique offerte par cet évènement international accueilli par la capitale de l'Ouest, et tout en laissant le soin aux «analystes» d'en faire leurs lectures, force est de constater que la levée du voile -enfin !- sur les intentions de M. Bouteflika pour un 4e mandat est intervenue quasiment à la dernière minute avant qu'il n'entame les démarches administratives relatives au dépôt de candidature conformément à la loi électorale. «Pourquoi le chef d'Etat, M. Bouteflika, a-t-il décidé de se porter candidat à sa propre succession '», s'est interrogé M. Sellal. Et d'expliquer : «Beaucoup de gens m'ont posé la question quant à savoir si le président avait l'intention de briguer un autre mandat, en faisant remarquer, à juste titre, que le temps était très serré, en l'occurrence le 3 mars date de l'expiration du délai légal pour le dépôt des candidatures. J'ai eu à faire, jusqu'ici, 46 wilayas sur les 48, dans le cadre d'un programme de visites de travail et d'inspection, et il ne me reste que deux wilayas seulement pour boucler la boucle, et partout où j'allais, la société civile interpellait le président pour se porter candidat, encore une fois, à l'élection présidentielle (…). Et si Bouteflika a bien accepté de postuler pour un autre mandat présidentiel, c'est parce que sa conscience le lui a dicté. La conjoncture actuelle que vit l'Algérie est marquée par des résultats ‘très positifs', aussi bien en termes de développement socioéconomique, qu'au plan de l'image de l'Algérie sur la scène internationale. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que nous évoluons aujourd'hui dans un contexte régional et international très difficile et, de ce fait, il faut transcender l'intérêt suprême du pays au-dessus de tous les enjeux et autres intérêts individuels. C'est une affaire de la République et non de personnes. Nous prônons la continuité, la valorisation des acquis du processus de développement déjà mis en route depuis la prise de pouvoir par Bouteflika. L'expérience de cet homme, sa vision globale et lointaine, nous en avons, aujourd'hui plus que jamais, besoin. Les Algériens et les Algériennes sont reconnaissants envers lui, pour tout ce qu'il a fait pour eux, pour ses innombrables et précieux accomplissements au seul profit du pays. Si M. Bouteflika venait à être réélu président de la République, il continuera son travail, parachèvera son programme ainsi que les réformes politiques qu'il a déjà engagées».Enchaînant, et pour ne pas interrompre le fil des sujets dans cette conférence de presse aux divers et multiples thèmes, puisqu'à côté du M. Sellal, trois ministres de son staff gouvernemental, à savoir ceux des Affaires étrangères, de l'Energie et des Mines ainsi que de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, se relayaient au microphone, chacun dans le secteur qui le concernait, un journaliste a posé la question pour savoir si l'état de santé de Bouteflika lui permettait de relever tous ces défis énumérés par M. Sellal, à commencer d'abord par les impératifs de la campagne électorale. «Je vous rassure, l'état de santé du président est en amélioration constante de jour en jour. Certes, il n'est pas en mesure de faire tout par lui-même mais il est toujours capable de présider et de gérer le pays comme il se doit. Quant à la campagne électorale, il est d'usage, partout dans le monde, que celle-ci n'est pas l'œuvre ni l'action d'un seul homme, le candidat étant toujours entouré d'une équipe complète pour se répartir les tâches. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que l'Algérie a atteint dernièrement -ou plutôt a retrouvé-, un statut bien enviable au sein de la communauté internationale, et il faut qu'on parachève les réformes politiques internes qu'on a commencées pour pouvoir préserver ce statut. Et Bouteflika, de par son capital expérience et son savoir-faire diplomatique, est le mieux indiqué pour cela. N'oubliez pas que la situation au Sahel n'a pas encore connu son dénouement, loin de là. Ce dossier d'une extrême importance, en particulier, et la problématique de la sécurisation des frontières, en général, ne nous permettent pas de mettre en gage la sécurité de l'Etat. Beaucoup de gens m'ont dit ‘pourquoi vous ne vous portez pas candidat pour la présidentielle , et ma réponse était que ‘je ne suis pas à la hauteur de ce titre suprême, que (la présidence de : Ndlr) l'Algérie est trop grande pour moi, elle me dépasse'. Boutef, vous le connaissez tous, c'est une référence, une icône universelle ; tous les émirs viennent lui rendre visite. Son intelligence, à elle seule, suffit pour tenir les rênes de ce pays. Vous me parlez de sa santé, elle s'améliore, ne vous inquiétez pas. Quant au retrait des formulaires et la collecte de signatures, il y aura ceux qui feront ça pour lui, ce sont de simples formalités (…). Puisque l'occasion m'est donnée aujourd'hui, je tiens à réaffirmer, par ailleurs, depuis cette tribune, notre plein engagement pour une élection juste et transparente. Quiconque sera pris en train de frauder, par quelque moyen que ce soit, répondra devant la justice conformément à la loi».Et le Premier ministre, et par ailleurs ex-directeur de campagne de Bouteflika à deux reprises, de clore le «chapitre» du 4e mandat en disant : «Aujourd'hui, on compte sur l'aide et la bénédiction du Tout-Puissant et la volonté de tous les hommes qui aiment l'Algérie».




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