101 candidats à l'émigration clandestine ont défilé, jeudi et vendredi,
devant le magistrat instructeur près le tribunal correctionnel d'Aïn El Turck.
Ces harraga ont été interceptés par les gardes-côtes de la marine nationale, au
cours de la seule matinée du mardi dernier, journée de la célébration de la
fête religieuse de Mouharem. Nos sources indiquent que les gardes-côtes ont
repéré, tôt le matin du mardi, une quinzaine d'embarcations qui se dirigeaient
manifestement vers les côtes espagnoles.
Un record encore jamais égalé dans le pays, en termes de nombre de
candidats à l'émigration clandestine interceptés au cours d'une seule
opération. Vraisemblablement, ils ont exploité ce jour férié, en espérant une
baisse de la vigilance, pour prendre la mer séparément sur des embarcations de
fortune, à partir de différentes plages, situées sur le territoire de la daïra
d'Aïn El Turck.
Les harraga ont, notamment, mis à profit le retour du beau temps, qui
s'est manifesté ce jour là, avec une mer calme et une quasi-absence de vent,
pour tenter la traversée dans le but évident de rallier les côtes de la
péninsule ibérique. Originaires de plusieurs villes du pays, dont la plupart
demeure dans les villages côtiers jalonnant le littoral ouest, de différents
âges et couches sociales et jouissant d'un niveau d'instruction allant de
l'école primaire au secondaire, ils ont avancé deux arguments pour justifier
leur tentative. Le chômage et l'absence de véritables débouchés. Ces candidats
à l'émigration clandestine ont été ramenés au port d'Oran par les gardes-côtes
avant d'être conduits par les éléments de la brigade de gendarmerie et de la
sûreté de police conformément à la compétence territoriale du lieu du délit.
L'annonce faisant état de leur présentation devant le parquet, s'est
répandue comme une traînée de poudre parmi la population de la daïra d'Aïn El
Turck. Des grappes de personnes, parents et proches des harraga, se sont
regroupées sur les abords du tribunal pour s'enquérir des résultats des
auditions. Nombre d'entre eux espéraient que leurs siens bénéficieraient d'une
liberté provisoire en attendant leur comparution. Notons que le procès de ces
101 harraga se tiendra lundi prochain devant ce même tribunal. Selon le nouveau
code de procédure pénale, les récidivistes encourent des peines de prison
ferme.
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Posté Le : 11/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rachid Boutlélis
Source : www.lequotidien-oran.com