Algérie

Optimisme des uns, réticence des autres



Optimisme des uns, réticence des autres
Initiée et lancée par l'ex-wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, l'opération de plantation des palmiers est loin de donner les résultats escomptés.Alger se donne un nouveau visage et bientôt elle sera la perle de la Méditerranée. C'est ce que veulent faire croire les responsables locaux à tous. Plusieurs projets sont lancés un peu partout à travers le territoire de la capitale, dont le but essentiel est l'ornement et la structuration de la ville phare de tout le pays. Parmi les projets les plus visibles, la plantation de palmiers tout au long de la ligne routière et autoroutière de la capitale. «Ornement, dites-vous ' s'interroge Mahieddine, résidant à la cité Aïn Allah dans la commune de Dely Ibrahim.Alger a besoin de beaucoup d'autres choses que ces palmiers qui n'ont rien à voir avec l'architecture raffinée de la capitale.» Même s'il y a une grande part de vérité dans les propos de ce sexagénaire, ce qui manque à Alger n'est pas notre sujet, mais plutôt ces palmiers qui n'arrivent toujours pas à s'accommoder avec son climat humide en été et froid en hiver. La preuve est la difficulté que trouvent plusieurs de ces arbres à dresser leur panache vers le ciel. Dans le souci de les préserver, le feuillage de plusieurs d'entre eux est encore enserré dans des gangues protectrices. Certains n'ont pas résisté aux épreuves de l'hiver dernier et, par la force du vent, ont perdu toutes leurs palmes.A les voir dressés ainsi, il faut le dire, le but ornemental et décoratif est loin d'être atteint. Une réalité déjà prédite par plusieurs connaisseurs du domaine de la botanique. Par le biais de la presse, ils avaient déjà attiré l'attention de ces responsables sur l'hostilité du climat du Nord sur ces arbres qui se développent à merveille au Sud. Même le choix de l'espèce de palmier est critiqué. Ces Dactylifera sont moins beaux et possèdent moins de capacité d'adaptation que les washingtonias robusta qui, comme leur nom l'indique, sont assez robustes et leur vocation première est l'ornement.Dans cette opération palmiers, d'autres détails sont contestés telles la présence encore de certains eucalyptus sur la rocade sud reliant Zéralda au chef-lieu de la capitale. Pour les sommes faramineuses dépensées sur ce projet ? d'après les chiffres annoncés, elles sont estimées à près de 2 milliards de dinars ? les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes des Algérois et de la vision initiale du projet. En marge d'un entretien réalisé par El Watan, le Conservateur des forêts de la wilaya d'Alger, Baâziz Noureddine, s'est montré optimiste par rapport à l'évolution de cette méga opération de plantation. «Sur le plan technique, la faisabilité de ce projet est loin d'être contestée.Toutefois, c'est la transplantation du palmier depuis son environnement saharien vers celui d'Alger qui est très délicate. Certains palmiers ont réussi à trouver le milieu pour s'adapter, au moment où d'autres, pour des raisons propres à l'arbre ou à l'environnement qui l'entoure, sont dérangés. Dans ce cas, comme réaction naturelle, l'arbre limite son activité physiologique le temps que les contraintes soient relevées. De visu, nous avons l'impression que le sujet est mort alors qu'en vérité il ne l'est pas», explique notre interlocuteur qui confirme que pour pareille opération de transplantation, un taux d'échec est inévitable. Les risques de rejet ou d'inadaptation sont omniprésents.«Le 100% de réussite dans le domaine de la plantation n'existe pas. Et en tant que forestier et connaisseur de la nature des arbres, je peux annoncer que sur les 8000 palmiers plantés à travers les axes routiers de la capitale, nous sommes à 75% de réussite», ajoute-t-il. Sur le choix de l'espèce, M. Baâziz dit que c'est une histoire de goût et rien d'autre. Il justifie la présence des eucalyptus par le non-achèvement du projet. Selon ses propos, il est aujourd'hui à 80% de taux d'avancement.«Le projet tire aujourd'hui à sa fin et nous sommes aujourd'hui dans la phase post-transplantation. Les sujets qui ont dépéri et n'ont pas réussi à s'adapter seront remplacés. Avec la direction de l'hydraulique, tout un système d'irrigation est en train d'être mis en place», conclut-il. Voulant avoir encore plus d'informations, toutes nos tentatives pour joindre la direction des travaux publics se sont avérées vaines.




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