Deux dirigeants en grève de la faim depuis neuf jours
Deux dirigeants du Parti démocratique progressiste (PDP) en Tunisie observent depuis le 20 septembre une grève de la faim « illimitée » pour protester contre une menace d?expulsion de leurs locaux provoquée, selon eux, par le pouvoir. Mme Maya Jribi, 48 ans, secrétaire générale du PDP, et Mohamed Néjib Chebbi, 64 ans, avocat fondateur du parti et directeur de son organe hebdomadaire Al Mawquif, ont motivé leur action par le souci de défendre « le dernier carré des libertés » en Tunisie. « Nous avons décidé de résister par tous les moyens aux tentatives de nous déloger et nous entrons en grève de la faim ouverte jusqu?à la cessation des procédures arbitraires (...) relevant d?une utilisation indigne de la justice pour asphyxier la liberté d?expression et l?action politique civile », ont-ils déclaré à l?annonce de leur action. Tout a commencé le 17 septembre lorsque le PDP a appris que le propriétaire de son local ? qu?il loue depuis 13 ans ? avait décidé de mettre fin au bail en engageant une procédure judiciaire, ce qui valait son exclusion. Les deux opposants qualifient cette procédure de « décision politique sous couvert de procédure judiciaire ». Les autorités ont, de leur côté, dénoncé des « allégations fallacieuses » et accusent le parti d?exploiter à des fins politiques « un litige civil immobilier (...) que seule la justice est habilitée à trancher ». Mais Mme Jribi et Me Chebbi entendent défendre « le droit de participation politique » en Tunisie, quitte à mettre leur vie en péril. Aux yeux du SG du PDP, son parti « paye le prix de ses positions indépendantes », en particulier le fait qu?il a tiré la sonnette d?alarme sur 2009, année de la prochaine élection présidentielle, et exprimé ouvertement son hostilité à « la présidence à vie ». Le PDP est l?un des rares partis tunisiens de l?opposition légale tendant à jouer son rôle de contre-pouvoir. De son côté, M. Chebbi critique le règne du président Zine El Abidine Ben Ali, estimant qu?en vingt ans, « la Tunisie n?a pas progressé d?un iota dans la voie de la démocratie ». « Nous exigeons notre droit à la participation politique », a martelé cet opposant qui avait participé en 2005 à une grève de la faim collective pendant plus d?un mois pour la défense des libertés publiques.
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Posté Le : 29/09/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Beldjenna
Source : www.elwatan.com