Algérie

Opportunités d'investissements : L'Algérie, un point rouge



Dans le radar des opportunités d'investissements, l'Algérie est un point rouge clignotant. Autrement dit, « situation dangereuse et instable ». La raison n'est pas liée à la situation sécuritaire en nette amélioration, mais à l'insécurité juridique et légale ainsi qu'aux hésitations politiques. L'affaire Djezzy et les scandales de Sonatrach et de l'autoroute Est-Ouest ont installé un doute pesant sur la destination Algérie. Un doute dont on ne mesure pas encore les conséquences désastreuses sur le pays à moyen terme. Le départ de Chakib Khelil du ministère de l'Energie et des Mines, pour des liens supposés avec le dossier Sonatrach, ne peut pas changer la donne sur les soupçons de corruption dans la sphère économique. Maintenir Amar Ghoul au ministère des Travaux publics alors que certains de ses collaborateurs sont en prison pour malversations ne peut pas être un bon signe dans le sens de la lutte contre les mauvaises pratiques dans la gestion de l'argent public. L'Etat a décidé d'engager plus de 280 milliards de dollars dans le programme d'équipement public sans prendre en compte la nécessité de mettre en place des mécanismes efficaces de contrôle.L'effet prescriptionIl n'existe aucun instrument crédible pour tracer les dépenses publiques. La Cour des comptes, qui aurait pu jouer un grand rôle de dissuasion, est réduite à son expression la plus simple. Les juges, sans prérogatives, sont payés à ne rien faire. Publiée par la presse, la récente lettre ouverte du président du syndicat des magistrats de cette cour a donné un aperçu clair sur la situation dramatique de cette institution. Le gouvernement s'est autorisé à ne plus présenter son bilan devant le Parlement. Il s'agit là d'une entorse à la Constitution. Les députés n'ont, par conséquent, aucune possibilité de « vérifier », ne serait-ce que sommairement, l'exécution des projets annoncés par l'Exécutif. La non-promulgation d'une loi constitutionnelle sur le règlement budgétaire, qui permet de contrôler les dépenses autorisées par la loi de finances, ajoute à l'épaisseur de l'opacité.Aussi est-il difficile d'accorder de l'importance à la prétendue volonté des pouvoirs publics de lutter contre la corruption et les malversations. Par le passé, beaucoup d'affaires n'ont jamais abouti au niveau de la justice. Il n'y a qu'à citer les exemples de l'affaire du D15 et celle de la Chambre de commerce, désormais rattrapées par la prescription et « effacées » par l'oubli. Pour les partenaires étrangers de l'Algérie, à commencer par l'Union européenne, l'absence de transparence freine toute volonté d'intensifier les flux d'investissement, du moins pour les firmes soucieuses de respecter l'éthique universelle en la matière.Bureaucratie mortelleA Washington, un récent rapport du service du commerce extérieur du Département d'Etat a relevé l'existence de limitations excessives à l'investissement en Algérie, la faiblesse des incitations ainsi que les lourdeurs bureaucratiques. Pour les mêmes raisons, la Banque mondiale a classé l'Algérie à la 136e place mondiale sur 182 pays répertoriés. L'opération passeport biométrique, et la tonne de papiers qui l'accompagne, a montré à quel point la bureaucratie algérienne peut être mortelle. En 2009, l'Algérie n'a enregistré que quatre nouveaux projets d'investissement direct, une chute libre par rapport aux années précédentes. Mais cela ne semble inquiéter personne dans un pays qui importe toujours le citron et le fil de laine !Les mesures introduites dans la loi de finances complémentaire (LFC) 2009 sans étude préalable ont renforcé le sentiment que l'Algérie fait fuir les investisseurs étrangers. Les pressions inexplicables exercées sur ArcelorMittal El Hadjar par tous les moyens, y compris sous le couvert de revendications syndicales cycliques, renforcent cette conviction. Idem pour le bureau de consulting Strategica. Mis à part le secteur pétrolier et gazier, aucun autre secteur ne réalise des performances qui permettent au pays de développer une véritable structure d'exportation. Il n'existe aucun débat sur l'opération privatisation des entreprises publiques. A-t-elle échoué ' Si oui, quelles en sont les raisons ' Et pourquoi le secteur financier tourne-t-il en rond ' La volonté de mettre au pas le Forum des chefs d'entreprises (FCE) est un autre signe de tout refus de discuter librement de « la politique » économique du pays. Il y a également ce flou qui entoure les négociations sur l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), un dossier qui traîne depuis 23 ans.L'exigence américaine d'ouvrir le champ audiovisuel en Algérie, perçue comme indiscutable, fait face à une indécision d'Alger d'aller vers cette organisation multilatérale. Et c'est à ce niveau-là que « le politique » vient mettre en danger les intérêts supérieurs du pays. Abdelhamid Temmar, qui voyage d'un ministère à un autre, va-t-il permettre au pays de voir plus clair, aujourd'hui qu'il s'occupe du département de la Prospective, une idée importée de la Corée du Sud ' Les paris sont ouverts'


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