L'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Sétif est une fois de plus éclaboussé par une scabreuse affaire liée à des faits de gestion de l'ex-directeur, muté dernièrement à Constantine.L'encombrant dossier des 95 logements promotionnels du chef-lieu de wilaya délie les langues de nombreux agents de l'office, lesquels dénoncent, preuves à l'appui, la manière de faire de l'ex-directeur. «Initialement, le terrain était destiné à la réalisation de 286 logements sociaux participatifs (LSP) pour le compte des citoyens de la commune de Sétif, conformément à l'arrêté du wali daté du 21 janvier 2004 et l'acte administratif délivré par la direction des Domaines.
Ledit projet bénéficie donc des abattements dans le prix de cession du terrain et ces abattements constituent une aide de l'Etat. Malheureusement, cette assiette de 14 200 m2 a été détournée, ce qui a privé la classe moyenne de logements dont le prix de vente est allégé par l'aide de la Caisse nationale du logement (CNL).
Le détournement de cette assiette foncière à des fins spéculatives va à l'encontre de la politique de l'Etat pour la résorption de la crise de logement», soulignent des travailleurs de l'OPGI sous le sceau de l'anonymat. Et de poursuivre : «Le marché a été attribué à l'entreprise de réalisation d'une manière illégale, en violation du Code des marchés publics. L'entreprise retenue a présenté deux offres avec deux registres du commerce différents, mais appartenant à la même personne.
Ce qui constitue une concurrence déloyale envers les autres soumissionnaires. L'OPGI, qui devait vendre les logements conformément à la loi relative à la promotion immobilière et modèle de contrat de vente sur plan, n'a pas respecté la réglementation.
Puisque l'opération a été effectuée en violation de la loi, stipulant que la vente des logements promotionnels doit être concrétisée auprès d'un notaire par l'établissement d'un contrat de vente sur plan accompagné de l'assurance du fonds de garantie de la promotion immobilière, les logements ont été cédés sur la base d'un ordre de versement ne revêtant aucune valeur juridique. D'un point de vue comptable, ces encaissements indus ne reposent sur aucun document légal en mesure de justifier la recette au commissaire aux comptes».
Des citoyens lésés
En ayant sans doute gros sur le c?ur, les requérants mettent le doigt sur l'identité des bénéficiaires et le prix du mètre carré. «La vente des logements a été effectuée dans l'opacité totale et sans aucun critère objectif de sélection. Déjà propriétaires de logements LSP, certains heureux bénéficiaires sont les proches collaborateurs de l'ex-directeur de l'OPGI, récompensés pour leurs bons et loyaux services.
Pour cette transaction s'apparentant à de la spéculation immobilière, le fichier national n'a pas été utilisé. Les autres privilégiés ont, quant à eux, bénéficié de promotions aux grades, sans avoir ni la compétence, ni la qualité, ni le niveau requis pour les nouvelles responsabilités», précisent les réclamants. «Le prix de vente des logements a été calculé sur la base d'un coût au mètre appliqué à la surface habitable pour faire diminuer le coût du logement et le rendre accessible à la clientèle ciblée, parce que les surfaces du séchoir, de la terrasse et des balcons ne sont pas comptabilisées dans le prix de vente.
Il aurait fallu appliquer le coût au mètre carré à la surface utile du logement englobant la surface habitable plus les surfaces du séchoir, de la terrasse et des balcons. La méthode utilisée dans le calcul du prix de vente fait perdre à l'OPGI 30% sur chaque logement vendu.
D'autant que le séchoir, les terrasses et les balcons ne sont pas comptabilisés. Les faits relatés sont vérifiables au niveau de l'OPGI où la scabreuse affaire des locaux commerciaux d'El Eulma est toujours d'actualité», martèlent les lanceurs d'alerte. Ces derniers demandant aux pouvoirs publics l'ouverture d'une enquête approfondie. «On n'en veut plus des enquêtes de complaisance du ministère dont l'issue est connue d'avance», précisent-ils.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 21/05/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Beniaiche
Source : www.elwatan.com