Opération ville morte à Constantine APRÈS L'ASSASSINAT DE DEUX ENFANTS

Les assassins présumés de Brahim et Haroun
Des tracts en ce sens ont été distribués dans tous les quartiers de la ville. Beaucoup de gens d'après notre enquête, vont répondre à cet appel.
Constantine ne décolère pas, après l'horrible crime commis contre deux enfants, Brahim et Haroun âgés de 9 et 10 ans à la Nouvelle-Ville Ali-Mendjeli.
La population appelle à une grève générale aujourd'hui, sollicitant les commerçants à garder leurs commerces fermés, ainsi que les administrations du secteur public et privé. Des tracts en ce sens ont été distribués dans tous les quartiers de la ville. Beaucoup de gens, d'après notre enquête, vont répondre à cet appel. Ce mouvement que l'on souhaite sans incidence intervient comme un signe de solidarité avec les familles des victimes, mais notamment pour protester contre l'insécurité. Dans les écoles et à l'initiative de la direction générale de l'académie de Constantine une minute de silence sera observée dans toutes les écoles de la wilaya à la mémoire des deux enfants.
Un dispositif sécuritaire remarquable a été mis en place en signe de prévention contre un éventuel dérapage. Le meurtre atroce de Brahim et Haroun à provoqué une vive émotion parmi la population sur tout le territoire national, qui réclame la peine de mort pour les deux coupables. Une peine que mériteraient parfaitement les kidnappeurs et tueurs d'enfants. Si beaucoup d'observateurs jugent que le phénomène de la criminalité est une suite logique à la tragédie nationale durant laquelle les services de sécurité étaient engagés dans la lutte antiterroriste, d'aucuns s'interrogeant sur le développement des kidnappings qui se répand sans cesse dans la société. Celle-ci n'a pas fait l'objet d'étude, comme cela se fait sous d'autres cieux depuis au moins 18 ans. Dans un entretien accordé à un quotidien arabophone, le professeur et chercheur en sociologie, Abdel Madjid Merdaci, a souligné que souvent la frustration sexuelle vécue par la société est l'un des facteurs à l'origine de la violence, qui n'est pas seulement pratiquée sur des enfants, mais aussi sur des adultes que ce soit homme où femme, soutenant dans son analyse que la période coloniale, ensuite le terrorisme ont eu un impact négatif sur le comportement de l'individu au sein de la société. Ce fut un temps où le crime était devenu presque normal en Algérie, notamment durant les années 90. Le retour progressif de la sécurité a, cependant, laissé place au crime organisé et à la violence dont les auteurs sont souvent des repris de justice à l'image de l'un des deux tueurs des petits Brahim et Haroun. L'image des deux criminels a fait le tour de l'Algérie via les liens sociaux et notamment Facebook. Pour des juristes c'est une atteinte à l'instruction de l'enquête. La fuite des deux photos, même si elle a calmé les esprits, rassurante quant à l'arrestation des auteurs du double crime, elle fait, cependant objet d'enquête. Le patron de la Dgsn a, en effet, ordonné de rétablir l'ordre et retrouver la source de la fuite. Cette fuite peut constituer une menace pour les familles des deux assassins, puisque le risque de la vengeance n'est pas à écarter. A noter que les auteurs du double crime ont été placés sous mandat de dépôt.
Ould Kablia annonce de nouvelles mesures
Le phénomène de kidnapping d'enfants est «une question qui nous préoccupe énormément», a déclaré, hier à Béchar, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia. «Cette question nous préoccupe énormément, malgré le fait que beaucoup d'affaires de ce type ont été élucidées par les services de sécurité», a déclaré M.Ould Kablia à la presse, en marge de la visite de travail du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans cette wilaya, selon l'agence officielle APS. Le ministre de l'Intérieur a, en outre, annoncé la tenue, aujourd'hui d'une réunion avec l'ensemble des représentants des secteurs concernés pour l'examen des différents aspects opérationnels de prévention et de lutte contre ce type de crimes, notamment la Sûreté et la Gendarmerie nationales qui disposent de moyens pour résoudre ce type de criminalité.