Opération séduction

Echec - En dépit de sa réforme, des nouvelles structures d'accueil et des nouvelles spécialités, la formation professionnelle ne séduit toujours pas.
Les chiffres officiels font état de l'ouverture de 32 nouveaux établissements offrant plus de 10 500 postes de formation supplémentaires. Pourtant, le pays continue à afficher un déficit terrible en termes de main-d''uvre qualifiée à tous les niveaux de formation. Le manque d'estime frôlant le mépris pour la formation professionnelle se confirme d'année en année à travers le nombre de recours déposés par les exclus du système scolaire. Ils veulent tous réintégrer les bancs de l'école car le simple fait de s'inscrire dans un Centre de formation professionnelle est synonyme d'échec.
C'est pourquoi la question de la formation au-delà des études générales est de plus en plus imposante. Le sujet est même d'actualité d'autant que nos CFPA peinent à afficher complet.
Le manque d'engouement est visible aussi bien chez les jeunes chômeurs que chez les entreprises et organismes publics pour la formation continue de leurs personnels. Des stages qui, pourtant, sont indispensables à leur mise à niveau et à leur évolution professionnelle.
En somme, il y a urgence à mettre l'accent sur la stratégie à adopter pour faire sortir la formation professionnelle de cette léthargie. Un grand potentiel attend d'être mis en valeur dans ce secteur pour répondre au mieux aux besoins économiques et sociaux du pays.
La rentrée professionnelle 2011-2012 a mis à nu la politique mise en place par les autorités concernées. Elle n'a vu en tout et pour tout l'inscription que de 1 100 nouveaux stagiaires. Une réalité qu'a tenté, vainement, d'occulter l'ex-premier responsable du secteur qui a estimé que son département a «atteint son objectif d'humanisation du secteur, dont le programme de mise en 'uvre a été lancé en 2004, au même titre que l'amélioration de son rendement».
«Notre prochain défi sera l'amélioration du facteur qualité dans la formation professionnelle qui demeure un secteur stratégique, du fait de sa relation directe avec le monde du travail», a-t-il ajouté.
Il faut savoir qu'un quart du budget du secteur éducatif est réservé à la formation professionnelle. Un investissement nécessaire pour le développement de nos ressources humaines et de nos entreprises. Les besoins actuels et futurs en termes de formation sont énormes.
Le département de Mohamed Barki a tenté, à cet effet, de réhabiliter la formation professionnelle à travers des contrats de coopération et de l'adapter à la demande du marché en termes de structures ainsi que de spécialités. Pour donner un nouvel élan à ce secteur, la formation des formateurs a été, elle aussi, soutenue par de nouveaux programmes et une assistance technique.
Outre ces mesures, le ministère a opté pour la publication de plusieurs supports faisant la promotion de la formation, dont des brochures d'information pour informer les jeunes sur les opportunités offertes par ce genre d'établissements. Il est même question d'impliquer dans ce plan d'information, de communication et d'orientation le mouvement associatif pour une meilleure sensibilisation. Un dispositif qui théoriquement devrait jouer en faveur de la formation professionnelle.