Opération nettoyage au Bois des pins

Les affrontements ont repris de plus belle, jeudi, à la cité des Bois des pins d'Hydra, suite au projet de construction d'un centre commercial et d'un parking à étages sur un espace vert.
La matinée de jeudi était chargée à la cité Bois de pins d'Hydra. Selon les habitants de cette localité, ils se sont réveillés, sous le choc d'une opération de la part des forces de l'ordre. «Ils se sont introduits de force chez nous à 5h du matin», dénonce une habitante en colère. «Pourquoi ont-ils arraché toutes nos assiettes paraboliques pour les jeter dans les bois ' Où est la nécessité de casser nos boites aux lettres '» s'interroge une autre. L'alerte donnée par un habitant a réveillé la cité et ses alentours. La bataille commence ! Les jeunes chantaient l'hymne national, à croire qu'ils étaient en guerre. Ils ont fait sortir les voitures garées à la cité et barré la route avec des bennes à ordures et des branches d'arbre. Ceux qui se trouvaient sur les terrasse jetaient des cocktails Molotov et des pierres. «Tous les moyens sont bons pour faire reculer la police !» De leur côté, les forces de l'ordre répliquaient par des tirs de balles en caoutchouc. Il a été ainsi jusqu'aux alentours de 11h. La police a, alors, pris le dessus et réussi à rétablir le calme. A midi, la cité était complètement nettoyée. Abdelghani Mehenni, 62 ans, journaliste de formation et porte-parole du comité des habitants du quartier, a été interpellé jeudi dernier et ce, sous le regard de ses voisins. Selon des témoins, «environ 10 policiers étaient autour de lui. Ils l'ont tabassé avant de le jeter par terre et lui filer des coups de pied». Abdelghani, qui a perdu beaucoup de sang, a été transporté en urgence à l'hôpital Mustapha-Pacha puis à celui de Aïn Naâdja. Il s'en est sorti avec 33 points de suture à la tête. Il a été conduit hier à la DGSN. Convaincu de la légitimité de ses droits, il a choisi de poursuivre la contestation et d'entamer une grève de la faim.