Algérie

Opération coup-de-poing



Une opération coup-de-poing des gendarmes a été organisée, jeudi dernier, par les brigades de Gendarmerie nationale relevant de la compagnie du Darak El Watani de Tipasa. En cette journée caniculaire, marquée par de nombreux feux de forêt, les citoyens, notamment ceux des wilayas limitrophes, se sont rués vers le littoral pour se rafraîchir. Le mouvement des véhicules et des engins a rendu la circulation routière très difficile. Les éléments de la Gendarmerie nationale de Bouharoun, Aïn Tagourait, Tipasa, Sidi Rached et Nador sont déjà en opération sur les différents sites. Contrôles, vérification et identification des véhicules et des personnes, renseignements sont au menu de cette action.Un jeune venu de Chiffa a trouvé la mort sur la plage du Chenoua, victime d'une noyade. Un conducteur a été tué dans un accident de la route. A chaque fois, les gendarmes interviennent sur les lieux du drame après avoir interrompu leurs missions initiales programmées en cette journée de jeudi. Il est 20h30. Le jeune commandant de la compagnie de Tipasa gère la situation à distance à partir de son véhicule. Il aborde la corniche du Chenoua, entouré par une section de gendarmes. Il ordonne la vérification des véhicules en stationnement au niveau de la falaise de la corniche du Chenoua. Les occupants des véhicules de diverses immatriculations surpris par « cette descente » dans l'obscurité totale se soumettent. Des bouteilles et des canettes de bière à l'intérieur des véhicules. L'endroit est calme, paysage féerique même la nuit, malheureusement pollué par les sachets et les bouteilles d'eau vides en plastique, des bouteilles et des canettes de bière. « Vous vous trouvez dans un endroit à risque, vous venez de Blida ; il y a 10 jours, 2 jeunes ont chuté depuis ce rocher blanc et sont morts, avertit le commandant de compagnie, nous sommes en mission cette nuit et je vous recommande de retourner chez vous, et cesser de vous saouler sur la voie publique, c'est trop dangereux pour vous. » Les citoyens n'avaient pas l'air inquiets de ce contrôle. « Nous n'avons pas de drogue mon commandant, nous avons choisi cet endroit calme, pour oublier les problèmes, car nous travaillons très dur durant la semaine », répond un jeune avec un léger sourire. L'ambiance cool, décontractée et le contact facile entre les citoyens et les jeunes gendarmes avaient détendu l'atmosphère. Les files de voitures commençaient à se rétrécir et la circulation des voitures a fortement diminué. Les motocycles circulent avec une étonnante aisance sur la route. Des gamins regagnent à pied l'arrêt des bus. Leur présence dans la corniche du Chenoua en ces moments fait réagir les gendarmes et se demandent sur l'irresponsabilité de leurs parents. « Où allez-vous comme ça à cette heure tardive de la soirée », leur demande le commandant. « A la maison hadarate, répond une voix.Nous habitons à Mouzaïa et le bus nous attend à Chenoua. » En longeant la corniche du Chenoua, les flammes continuent à surgir au sommet du gigantesque mont du Chenoua, dégageant ainsi une lumière et des fumées épaisses. Ce spectacle de désolation n'a pas l'air de faire réagir les citoyens. « C'est un endroit inaccessible », nous répond le commandant. Les crépitements du poste radio n'empêchent pas le jeune commandant de s'informer de la situation et de demander des explications sur certains faits. Arrivée à Beldj, une agglomération secondaire de la commune de Tipasa. L'activité nocturne se limite aux mouvements des nombreux commerces ouverts. Certaines grappes humaines assises sur des chaises et des tabourets se sont installées au bord de la route. « Nous venons tous les jours à Beldj, en attendant la création d'un poste de Gendarmerie nationale. Pour le moment nous n'avons pas enregistré de problèmes majeurs, tant mieux pour les familles qui viennent passer leurs vacances dans ce coin », enchaîne le commandant de compagnie. Retour vers Tipasa. Il est 23h30. Soudain, le chef de cette opération coup-de- poing s'arrête sur le bas-côté du CW109 pour se rendre à la plage Belhassine. Les maisons sont érigées dans une incroyable anarchie. Un panneau indique que l'accès est réservé aux familles seulement. Suivi par ses éléments, le commandant de compagnie emprunte le chemin sinueux et obscur pour se rendre sur la plage. Beaucoup de jeunes et quelques familles occupent la plage. C'est calme. Des bouts de lumière « flottent » sur la mer. L'éclairage sur cette plage et l'absence d'hygiène suscitent des interrogations chez le visiteur. Une discussion s'engage avec quelques estivants. Toujours pas de drogue récupéré. A son retour, une estivante s'approche de l'officier supérieur. « Mon commandant, c'est rassurant de vous croiser à cette heure-ci chez nous, mais de grâce faites quelque chose pour nous, nous vivons sous le diktat et la terreur de certains individus qui nous imposent leurs lois durant la journée. C'est le racket en toute impunité. Nous n'avons pas l'impression que l'Etat existe sur cette plage Belhassine », déclare-t-elle. Un autre citoyen approuve les propos de l'estivante qui fréquente ce lieu depuis 40 ans.Le commandant a pris note des doléances, pour les transmettre à l'autorité de daïra et le P/APC de Tipasa. L'opération tire à sa fin. Les gendarmes sont exténués par le travail effectué en cette rude journée de jeudi. Le jeune commandant du Darak El Watani de Tipasa fait le bilan de la mission de sa compagnie. Certaines personnes sont arrêtées pour port d'arme blanche, des procès-verbaux ont été établis à l'encontre des personnes qui vendaient des marchandises sans registre du commerce d'une part et d'autre part à l'encontre des individus qui exploitaient illicitement les plages. Deux citoyens ont été arrêtés pour consommation des stupéfiants. « Nous comptons mener d'autres opérations pendant le jour au niveau de l'ensemble des plages », conclut le commandant de compagnie de gendarmerie de Tipasa.


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