Lorsque la méfiance s’installe Pour le P-dg de la Forex (Foire et exportation), la pratique de la corruption a gangrené les banques, déclenchant, ainsi, des scandales financiers à répétition. Cet état de fait ajouté aux pesanteurs bureaucratiques asphyxiantes, a créé, selon lui, un climat de méfiance entre les opérateurs économiques et les institutions bancaires. Sinon, comment se fait-il, s’est-il interrogé, qu’on ferme les yeux sur des dossiers non conformes et en bloquant d’autres pour la simple raison qu’ils n’ont pas joué le jeu. Lors d’une conférence de presse animée, conjointement avec le directeur régional du sud de la BDL, au siège de la confédération générale des commerçants algériens (CGCAA), le premier responsable de la Forex a trouvé inexplicable que les décideurs n’arrivent pas à mettre en confiance les opérateurs économiques avec les banques, alors qu’on s’est attelé, avec une batterie de lois à encourager les PME-PMI, véritable ceinture d’une économie forte loin des fluctuations du marché pétrolier. Dans un réquisitoire des plus virulents, cet opérateur a fustigé l’opacité dans l’octroi des crédits pratiquée par les banques, alors que parallèlement 500.000 jeunes, qui ne pourraient réussir sans le concours des banques, se retrouvent dans l’incapacité de lancer le moindre petit projet. Si par chance, l’investisseur a eu droit à un crédit d’un milliard de centimes, a-t-il explicité, il sera malheureusement abattu par des commissions bancaires qui avoisinent les 100 millions par an. Pour être passé dans le sud, l’opérateur a trouvé insensé que des agences bancaires dans la région, notamment celle de Hassi Messaoud, deviennent par la force des choses (par manque de souscripteurs) de simples caisses payeuses. Alors que dans d’autres régions du pays la formule, d’après lui, est plus simple, les primo demandeurs de crédits sont assommés par des hypothèques, alors que la banque a la pleine garantie du matériel et est également couverte par les assurances. Connaissant parfaitement le volet exportation qui ne dépasse pas, selon lui, les 800 millions de dollars, le P-dg de la Forex a soutenu tout de même que les PME algériennes, à l’image des tapis et des yaourts vers la Libye (environ 2 millions de dollars) recèlent de grandes capacités d’exportation. Ce qui nous trahit en fait, a t-il remarquer, c’est le manque de culture des opérateurs qui courent derrière le gain facile. Pour sa part, l’Etat, a-t-il indiqué, a consenti beaucoup d’efforts à l’égard des entreprises exportatrices, à travers, une prise en charge de 65% de fret (transport et de droits de douane) ainsi que par l’intermédiaire du ministère du Commerce avec des aides et des soutiens de l’ordre de 20 milliards DA. De son côté, le directeur régional sud de la BDL, qui a évité d’engager son institution dans un débat qui le dépasse, a seulement fait dire que sa banque, spécialisée dans la PME PMI, a accordé (en accord avec la politique du gouvernement) des crédits dans le cadre du dispositif CNAC et ANSEJ et qu’elle exige des garanties sérieuses pour ce qui est des crédits commerciaux.
Posté Le : 11/12/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com