Opep

L'Algérie a appelé les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les producteurs hors organisation à «considérer toute la gravité de la situation et à s'engager à contenir leur production pour permettre à l'industrie pétrolière une évolution plus harmonieuse».Jeudi, lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos (WEF), en Suisse, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a estimé que l'ampleur de la croissance attendue de la demande et la raréfaction des ressourcesnécessitent «de grands efforts d'investissements que compromettent, aujourd'hui, les niveaux atteints par les prix du pétrole», soulignant, à ce propos, que «le retour vers le pétrole OPEP est inéluctable et pourrait s'accélérer dès que la demande des pays émergents reprendra».Dans son intervention, reprise par l'APS, le ministre a indiqué que les prix du pétrole «ne peuvent être livrés au seul libre jeu des lois du marché, ni subir sans contrôle les logiques boursières spéculatives». Il a ainsi précisé que sur le long terme, «les prix du pétrole engagent et déterminent les équilibres énergétiques futurs», relevant, à ce propos, que le marché pétrolier «est en attente d'instruments et dispositifs internationaux de régulation qui prennent en compte les logiques de long terme qui sous-tendent cette industrie».«Ainsi, pourrions-nous prémunir cette industrie, vitale à l'économie mondiale, des crises dommageables pour tous », a-t-il poursuivi. Pour lui, la conduite de certains pays influents de l'OPEP menant à noyer le marché et pousser les prix à des niveaux très bas «ne semble pas en mesure de conduire les productions concurrentes à disparaître du marché de manière significative et dans des délais acceptables». Au contraire, «elle compromet gravement les efforts de développement des pays producteurs». Cette conduite est, selon lui, «vouée à l'échec» avec des conséquences «désastreuses, tant pour les pays producteurs que pour l'économie mondiale».Evoquant le nouveau contexte économique mondial, M. Bouchouareb a relevé qu'il est caractérisé par un ralentissement de l'économie mondiale, soit un taux de croissance de 3% pour 2014 et 3,8% est attendu pour 2015.«Dans ce contexte, la guerre des prix menée par certains pays influents de l'OPEP ne nous semble pas en mesure de rétablir un équilibre dans l'industrie pétrolière mondiale, tout comme elle apparaît porteuse de risques de déflagration grave pour l'économie mondiale», a-t-il averti.