Algérie

Openfield : Le fantôme de l'opéra entre en scène



Le printemps comporte toutes ses composantes festivalières pour rendre à  l'humour ce qui appartient à  la nature. Dans un esprit loufoque bien trempé dans du Gogol, Mustapha Ayad s'est fait fort dans un réflexe rythmé par une conjoncture à  l'air du temps en nous présentant un succulent monologue nommé «Face book ya Tchoutche». Ecrit par Mohamed Cherchal, mis en scène par Mustapha Ayad et Zahir Bouzerar, le monologue "Face book ya Tchoutche", produit par l'Association des amis de Rouiched, a été présenté jeudi dernier à  la salle El Mouggar. Dans ce pantomime du double personnage, il propose de marquer par l'humour un temps de réflexion sur l'impact que pourraient avoir les réseaux sociaux virtuels sur le comportement de l'homme. L'émérite héritier de Rouiched met en scène un comédien de théâtre appelé par euphémisme Mustapha, qui voit sa vie basculer petit à  petit en découvrant, grâce à  sa petite fille, la magie du Web et tombe sous la séduction du réseau «facebook», après une certaine réticence due à  son refus de croire en les relations d'amitié sur cette toile d'araignée. Après hésitation, ce comédien au parler franc, finit par accepter d'ouvrir un compte. Tout intrigué d'avoir un mur, propre à  lui, sur lequel il peut s'exprimer librement, Mustapha n'arrive plus à  se passer de cet espace virtuel sans frontière aucune. Il voit sa liste de copains devenir plus longue de jour en jour. Il utilise ce nouveau moyen d'expression pour décrire en toute franchise et liberté la situation de l'artiste en Algérie et du théâtre algérien ainsi que d'autres sujets d'actualité en rapport, entre autres, avec la politique nationale et le football. Utilisant un langage algérois, riche en expressions populaires qui se font de plus en plus rares sur les planches, Mustapha Ayad, incarnant le personnage éponyme, semblait, par moments, évoquer des situations puisées de son propre vécu. Parfois, il devenait plus généraliste. Son aventure virtuelle continue dans un climat agréable, marqué par la curiosité et la découverte. Il éprouve du plaisir à  ajouter à  sa liste d'amis, soi-disant, de hautes personnalités politiques. Un jour, en ouvrant son compte, le plaisir tant éprouvé se transforme en angoisse... même le chef de l'Etat voudrait s'ajouter à  sa liste d'amis. C'est à  partir de là que Mustapha sombre dans une sorte de délire. Il n'arrive pas à  croire ce qu'il est en train de vivre. Dans cette pièce théâtrale superbement relevée, l'esprit du grand Rouiched se dessine en fond de toile pour rappeler que le fantôme de l'opéra est toujours présent dans les coulisses.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)