Algérie

Open field : Reine contre le mauvais sort



La ville de Biskra se met à jour pour nous faire remonter le temps. Le temps de découvrir ses descendants et goûter le repos des vastes vergers couvrant l’immensité de son territoire. On ne saurait assouvir sa soif sans parler de Sidi Ogba, celui par qui s’inscrit les premières lettres de la légende sur le fronton de la cité. Loué par les plus grands bardes de la poésie, il fait toujours acte de présence dans la mémoire collective. La légende dit qu’à l’époque, Biskra naquit sous la bonne étoile, une métaphore pour désigner les chevaliers de l’art mystique arabe tel Sidi Zarzour ou encore Sidi Benazouz. Même que Karl Marx est venu puiser le breuvage de cette sainte ville, et y chercher inspiration pour sa fameuse doctrine, ou encore le célèbre peintre Dinet, furent ensorcelés, happés par la beauté mystique de cette vaste oasis. On l’appelle toujours reine des Zibans, elle fut de toutes les campagnes historiques. Sa première libération s’est faite par le Bey Ahmed qui en fit un siège du beylick de courte durée avant que les Français n’installent leur poste avancé. Au cours de la première nuit du siége, une grande bataille conduite par les troupes du bey se sont distinguées par l’élimination d’un bataillon de soldats français. La reprise de la ville par les cavaliers du Cheikh fut d’une telle noblesse qu’il y laissa l’ennemi enterrer ses morts et soigner les blessés. Une odyssée qui fit école dans les annales des stratégies militaires. Des négociations vont s'ouvrir et durer toute une année pendant laquelle les hommes de Pellisier cherchent à se maintenir dans leurs fortins. Le Bey proposa alors un traité et les Français se replièrent pour regagner Laghouat. L'incapacité à pénétrer à l'intérieur des terres et à s'y maintenir a toujours été une constante de leur présence dans les grandes oasis du Sud, déjà onéreuse, s'est finalement révélée vaine. La preuve en est que, mis à part des murailles encore debout ou effondrées, il ne reste pas grand-chose dans la mémoire de la ville, sauf quelques survivances dans le langage des Biskris et, parmi elles, cette expression tellement significative des misères endurées par les Français cantonnés dans leur fort. A ce jour, en effet, pour marquer la distance et l'éloignement, on dit de quelqu'un qu'il habite Biskra : l’oasis par qui les vivres et munitions n’arrivent jamais. La reine du Ziban recouvrant toute sa splendeur avait depuis fait acte aux traditions et à la culture ancestrales pour se maintenir sur la liste des grandes cités candidates au statut de capitale de la culture islamique.


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