Algérie

Open field : Intrusion au palais



Un pan de mémoire a été effacé de l’ancienne médina. Il s’agit du fameux cimetière des «deux princesses» qui, le moins qu’on puisse dire, a fait l’objet d’une déprédation délibérée. Les jours passent et repassent, la mémoire collective continue d’enregistrer dans la désolation la plus totale, la dégradation des sites et monuments. C’est dans la Casbah que se joue le sort de la citadelle et de ses précieux trésors. L’ancienne médina, résistant aux aléas du temps et à la passivité de l’homme, subit tout simplement le supplice des ruines. Un pan de l’histoire vient d’être livré à l’abandon. Il s’agit du fameux sanctuaire des «deux princesses», Nfissa et Lalahoum, deux sœurs liées par la légende. Un lieu de sépulture adjacent à la mosquée Sidi Abdellah. Aujourd’hui, le lieu n’est que ruines. En empruntant la sinueuse ruelle de Sidi Abdellah, on se retrouve sur la rue N’fissa où existe une minuscule nécropole. A l’intérieur, le dôme indiquant la sacralité des lieux repose le vénéré Sidi Benali M’hamed Cherif. Jouxtant le mausolée de ce dernier, il y avait à l’ombre de trois figuiers sacrés, le tombeau de Sidi Braham Ben Moussa et les deux tombes marquées par une stèle de marbre où reposent les «deux princesses», en l’occurrence N’fissa, fille de Hassan Pacha et Fatéma, fille du bey Hassan, décédées à la fleur de l’âge. Actuellement, le cimetière dit des «deux princesses», n’est plus. Une chape de béton a supprimé toute indication pouvant édifier la postérité sur le lieu historique. La bêtise a fait irruption pour laisser place à la désolation qui ne se résume pas moins à un outrage au patrimoine et une offense à la mémoire collective. Mais n’est-ce pas qu’on pouvait lire autrefois, l’épitaphe d’imploration gravé sur la tombe de Fatima «Que le Tout Puissant lui pardonne, ainsi qu’à tous les musulmans »' Quant au mausolée du Saint Homme Sidi Bougdour, à la structure trônant dans une ruelle clair-obscur, il vient d’être réhabilité. Le lieu sert à l’enseignement du Coran pour les enfants de la cité. Cette intrusion dans le patrimoine national renseigne à bien des égards sur l’état des lieux des sites et monuments. Dans chaque ruelle de la cité, s’offre un pan d’histoire, un témoignage, une légende sur un riche passé marqué par un haut degré de civilisation. Aujourd’hui, la citadelle renoue avec son passé pour interpeller l’histoire et les hommes, pour la restauration des vieux sites afin de lui rendre ses titres de noblesse.


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