Algérie

Open field : Hiver aux marrons chaux



Un nouvel hiver est venu bousculer l’automne aux portes d’une nouvelle année. Vœux, souhaits et promesses s’entremêlent dans le langage pour marquer l’avènement d’une ère. Dans cette très significative farandole saisonnière, les festivités battent leur plein. Les shopping de fin d’année à la manière de chez nous, retrouvent timidement leur coutumes. A l’instar de l’almanach grégorien, le calendrier arabe s’impose avec ses vieilles traditions pour mettre Yennayer à la portée de tous les Algériens. Ils sont nombreux à revenir sur les anciennes coutumes. Dans les cours de maisons, on reprend coutume de sacrifier le poulet de ferme. Une symbolique fort bien révélatrice. Ce rituel nous revient à l’aube d’une année qui se veut meilleure et prospère. C’est dans les solennelles incantations de vœux que les anciens s’en  tenaient aux plumes du poulet pour se souhaiter bonne santé et richesse «Longue vie et beaucoup de plumes …avec pèlerinage sans retour». Les effets mythiques de ces vœux se retrouvent ainsi figées dans la mémoire collective. Que reste-t-il des  vieilles cérémonies qui ont tant marqué l’identité culturelle de la nation. Aujourd’hui, l’annonce de la nouvelle année, reprise dans le moule robotique de la dinde ou du chaperon a jeté aux calendes grecques l’histoire de la vieille ou «Ladjouza» commémorant un hiver avec châtaignes et glands. Autour d’un kanoun, c’est grand-mère en maître de cérémonie qui versera les 13 fruits secs sur la tête du dernier né pour lui souhaiter longue vie. L’opulence champêtre  est au rendez-vous pour goûter au bon couscous  aux marrons (hamoum). Toutes les herbes et tous les arômes d’hiver accompagnés de blettes et d’épinards viennent enrichir un gargantuesque repas de fin d’année. C’est un magnifique clin d’œil à la nature pour sa générosité. Le tout, corsé d’un magnifique conte de grand-mère paraphrasant l’amère souffle de vent, venu balayer les derniers feuillages de l’automne. Dans cette romantique réplique environnementale, la nature reprend ses droits, affirmant sa primauté sur les effets destructifs de l’oubli.


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