Algérie

Open field : D'Omar à Gogol



Dans le monde des arts et métiers, il y a le génie de l'individu qui fait la différence. C'est sur le plancher que naquit un jour l'histoire d'un dramaturge, sorti tout droit de la rue du Thèbes. Il défonça toutes les barrières dressées devant lui pour aller s'inscrir en faux contre le colonialisme et faire une grande levée de rideau sur le théatre algérien. C'est par le sketch que débuta cette aventure militante. Du pantomime à  Gogol, en passant par Godot, le petit omar deviendra grand lorsqu'il découvrit Brecht. Il en devient l'indiscutable héritier pour faire de sublime adaptation. Dans «Le cadavre encerclé», un remake de la quadrature du cercle, Hadj Omar entreprit de mettre en relief la personnalité très controversée du dramaturge. Il fut aussi aux côtés de feu Mohamed Boudia, un des precursseurs du théatre engagé. C'était le début d'un long cheminement de l'équipe qui alla jusqu'au Bolchoi compléter les œuvres internationales de Tolstoi et Dostievsky. Présent dans tous les répertoires, la nouvelles bande de Hadj Omar constituée de Medjoubi, Benaissa, Kouiret et Guettaf passa sous les feux de la rampe dans son nouveau style très bréchtien. L'incontournable Nazim Hekmet, la tête de Turc qui fit vasciller la junte militaire sur le Bosphore a prit peine à  mettre en scène Ivan Ivanovitch à  Alger. Son compère de combat Hadj Omar lui donne la réplique avec une superbe adaptation de «Bliss Laouar Kaine Menou» (Le démon borgne existe). Ce duo théatral hors pair avait troné sur un nouveau model d'interprétation dans un nouveau Tiers Monde. C'est dans le Back-stage de l'opéra d'Alger que prirent forme, les meilleures pièces Théatrales. Tayeb Seddiki, l'ex-directeur du théatre de Casablanca maître de l'étrange et du drame arabe en général avait même rejoint Hadj Omar à  Alger, dès le début de l'indépendance pour tenter la grande aventure Maghrébine. Dans cette mixture magique, une flopée de comédiens avait émergé. Même l'école d'Abderrahmane Kaki à  Mostaganem prit part avec «Diwan El Guaraguouze» (Dialogue de marionnettes). De son vrai nom Lamrani, Hadj Omar avait débuté par le bas dans de petites représentations en levée de rideaux. Le théatre lui reconnaît cette grande empreinte artistique qui fit école. Il fut derrière les grandes adaptations d'auteurs dramaturges mondiales. Brecht, Becket. Même pour Gogol à  qui il rend un grand hommage, Hadj Omar fit du monologue, un passage obligé pour faire du mélodrame. Dans cette passionnante traversée théatrale, Alloula se revéla maître des lieux dans l'interprétation en solo. L'histoire retiendra que les deux hommes furent moulés dans la même pâte pour donner au théâtre un nouveau composite explosif. Le passage du Sketch à  la composition théâtrale est passé par le plancher. Les rescapés de ce grand mouvement culturel reviennent cette semaine pour ressusciter le fantôme de l'opéra.


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