La boîte à Pandore culturelle s'est ouverte sous les cieux cléments d'une cité qui sait faire parler les génies. Le prestige dont elle jouit va au-delà d'un folklore traditionnel figé dans le temps. De toutes les références universelles attribuées aux patrimoine musicaux, Tlemcen possède de quoi faire jaser ses détracteurs. La plus jeune de toutes, Cheikha Tetma, nous revient cette semaine pour marquer à sa manière son immortelle présence dans le répertoire musical féminin de sa ville natale. Après cinquante-deux ans de sa disparition, la date de commémoration d'un mois d'avril 1891, incarne la venue au monde de ce petit bout de génie appelée reine du genre Hawzi. Cette diva de la chanson algérienne, Cheikha Tetma fait partie de ces chantres qui ont marqué la vie artistique algérienne. Elle fut pionnière dans l'instauration du mode «Msamaat» (orchestre féminin) pour déclencher une véritable révolution dans la cour des caciques andalous, réticent cette intrusion Enfant, elle fréquente comme beaucoup de gamins de son âge l'école coranique, comme son alter ego, l'Egyptienne dans le fayoum Oum El Kaltoum. Deux destins qui se rejoignent dans cet idyllique combat. Elle apprend le Coran et la langue arabe auprès de Cheikh El Iraqi et Hadj Mohamed. Comme dans les grands feuilleton du XVIIIe siècle, elle fut prise en charge par Moulay Ahmed Medeghri dit Serfaqo, barbier musicien et poète. C'est un peu l'image de Figaro qui s'installe dans cette romantique réunion. C'est en 1916 qu'elle se produit pour la première fois en public lors d'une fête foraine. Tetma joue au sein de l'orchestre de Braham El Derrai, musicien de confession juive. C'est alors le départ d'une longue carrière. Après de tumultueuses relations avec les notables de Tlemcen et son exil à Fès, elle reprend contact avec le maître du Hawzi Abdelkrim Dali pour interpréter «Aziz El Wissal». Sa venue à Alger, sous la coupe de Safir Boudali aux côtés de Fadhela Dziria, ; Reinette Daoud, Meriem Fekai, sonna le glas d'une long carrière inachevée par une complainte de Lakhdar Ben Khlouf «Chehal Eucht Laben Tendem». Après la belle vie, c'est le temps des regrets…
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Posté Le : 15/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bentaleb.
Source : www.horizons.com