Algérie

Onze magasins de distribution fermés à l'Est Les travailleurs de Districh en grève



Inquiets et désorientés devant le flou persistant à propos de leur avenir, celui de l'entreprise et, surtout, la perception de leurs indemnités de départ, les travailleurs et gestionnaires des magasins Districh de Constantine ont fermé boutique, samedi matin, et se sont rassemblés devant leur direction régionale au quartier du Bardo. Cette action a été déclenchée spontanément, disent-ils, et dans un élan de solidarité avec leurs camarades des unités de la région Est, au nombre de onze, qui ont reçu, mercredi dernier, une note signée par le directeur régional leur demandant de procéder aux inventaires le jeudi dans l'après-midi, de cesser les ventes et d'emballer le restant des produits non vendus, et pour demander aussi des explications quant à leur devenir et celui des travailleurs des onze unités de distribution situées à Annaba (2), El-Eulma, Chelghoum Laïd, Batna, Souk Ahras, Khroub, Jijel, Constantine (1) et Skikda (2) qui seront probablement libérés cette semaine. La note n°8 de la direction régionale, dont nous détenons une copie, ne parle pas explicitement de fermeture et de libération des travailleurs, mais indique aux gérants des magasins que «le programme de transfert» leur sera communiqué le 26 Janvier 2OO8. Cette ambiguïté a été relevée par le secrétaire général de la section syndicale près la direction régionale Est, M. Reghada Abdelkrim, lequel a tenu à affirmer que «les travailleurs ont le droit d'exiger des explications, surtout quand il s'agit de leur devenir et de leurs droits. Les pouvoirs publics ont décidé la «cessation de l'activité» et le «démantèlement de Districh ainsi que la libération de son personnel, soit ! Mais où sont les indemnisations promises dans le protocole d'accord signé entre le syndicat d'entreprise et la SGP ? Depuis le début de l'année, les travailleurs et le syndicat évoluent dans un flou total et sont privés de toute information au sujet de l'application de ce protocole d'accord. Nous sommes venus à la direction régionale pour essayer de nous enquérir de nos droits, mais nous avons été accueillis par des insultes et des grossièretés. Nous allons d'ailleurs, de ce pas, porter plainte contre l'auteur de ce comportement indigne d'un responsable !». D'autre part, affirme le représentant des travailleurs, le syndicat se positionne fermement contre la décision de libérer les travailleurs par «petits groupes» comme il a été décidé par la hiérarchie. «Ou nous sortons tous ensemble, ou nous ne sortirons pas ! Nous allons observer une grève illimitée et des sit-in devant les magasins fermés jusqu'à obtention de nos droits à l'indemnisation tels qu'ils ont été consignés dans le protocole d'accord !». Rencontré sur les lieux, le directeur régional de Districh, M. Y. Abdoun, s'est abstenu de toute déclaration et quand nous avons insisté, il nous a opposé un ferme « Pas de commentaire !». Pour rappel, le processus de démantèlement de Districh était entré dans sa phase finale après la décision prise par la SGP «Industries Manufacturière et le Groupe Leather Industrie» de fixer l'échéance du 31 décembre 2OO7 pour la cessation de toute activité de l'entreprise, «sans tenir compte de l'avis des gestionnaires et du partenaire social», selon le syndicat UGTA et le comité de participation (cf. Quotidien d'Oran du 24 janvier 2OO7). Tout dernièrement, et à leur grande stupéfaction, les gestionnaires des magasins de la région Est ont reçu une note de la direction régionale leur demandant d'appliquer un abattement de 4O % sur les prix des produits pour liquider les stocks et accélérer l'opération de fermeture des unités. La décision prise le 23 janvier par la direction régionale, vient en droite ligne parachever l'opération de démantèlement qui vient de toucher les onze magasins de l'Est en attendant, sûrement, le tour des huit autres unités situées à Constantine(4), Annaba (2), Sétif et Guelma.


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