Algérie

ONZE CONDAMNATIONS ET CINQ RELAXES



Le tribunal correctionnel de Sidi Aïch a eu à statuer, mercredi dernier, sur l'affaire des 16 harraga arrêtés, samedi 14 août, au port de Béni Ksila, par les éléments de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Béjaïa.Au terme des audiences, le juge en charge du dossier a prononcé une peine de prison de trois ans ferme, assortie d'une amende de 30 000 DA à l'encontre d'Abderrezak S., principal accusé. Les six autres mis en cause ont écopé d'une année de prison ferme et d'une amende de 30 000 DA. Quatre autres membres du même groupe de harraga ont été condamnés à payer une amende de 20 000 DA, tandis que les cinq prévenus restants ont pu bénéficier d'une relaxe.
Pour rappel, les 16 individus poursuivis pour "tentative d'émigration clandestine" avaient été arrêtés par les services de la gendarmerie, alors qu'ils s'apprêtaient à prendre la mer depuis la station balnéaire de Béni Ksila, dans la côte ouest béjaouie, à bord d'une embarcation de plaisance.
À noter que parmi ces 16 candidats à la harga, originaires de Dellys (Boumerdès), d'Alger et de Béjaïa, figurent sept passeurs et trois femmes. Par ailleurs, il convient de rappeler aussi la disparition de 23 jeunes Bougiotes qui avaient pris la mer, le 23 décembre 2020, depuis la plage d'Oued-Dass relevant de la commune de Toudja.
Entassés dans une embarcation de fortune de six mètres de long, ces 23 migrants clandestins, qui voulaient rejoindre l'autre rive de la Méditerranée, n'ont malheureusement pas donné signe de vie à ce jour.
Depuis l'apparition, l'année passée, de ce phénomène de harga dans la wilaya de Béjaïa, on parle avec insistance de plusieurs vagues de harraga qui auraient déjà réussi à rejoindre les côtes espagnoles. Certains jeunes migrants originaires de la région de Béjaïa n'ont pas hésité d'ailleurs à filmer leur aventure en mer pour diffuser ensuite des vidéos sur les réseaux sociaux.
Des vidéos qui montrent le plus souvent des scènes de liesse annonçant l'arrivée de ces jeunes harraga sur la terre de l'exil. Une façon d'exprimer leur joie et leur bonheur d'avoir réalisé leur rêve, celui d'arriver sains et saufs dans un pays européen, perçu comme un eldorado.
Il faut dire que le littoral occidental de la wilaya de Béjaïa est considéré, ces derniers mois, comme la nouvelle plaque tournante de l'émigration clandestine par voie maritime, et le couloir de passage Béjaïa ? Almeria (Espagne) semble devenir une véritable passoire pour ces nombreux harraga qui viennent de plusieurs régions du pays pour tenter la traversée de la Méditerranée.
Rappelons que les chiffres avancés par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le 12 mai dernier, font état de plus de 10 000 Algériens qui ont traversé la mer depuis le début de l'année en cours. Tandis que les autorités espagnoles estiment le nombre de migrants clandestins algériens, qui sont arrivés sur leur sol en 2020, à environ 11 000 personnes.

KAMAL OUHNIA


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