Algérie

Onze arrestations au 3e jour des émeutes à Sidi Bouzid



De violents affrontements ont opposé, lundi soir, pour le troisième jour consécutif des jeunes de Jemla (Centre-Ouest) aux forces antiémeutes, après l'enterrement, samedi, d'un homme de 25 ans qui s'est immolé par le feu en signe de protestation contre la marginalisation sociale, ont rapporté les médias locaux et les agences de presse. Au moins 11 personnes ont été arrêtées dans la soirée de lundi, a indiqué un communiqué du ministère de l'Intérieur hier. Les services de sécurité ont utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants de cette petite localité de la région de Sidi Bouzid, d'où est parti fin 2010 la révolution tunisienne qui a fait chuter le régime de Zine Al-Abidine Ben Ali en janvier 2011. Mais depuis, l'histoire semble se répéter, car rien ou peu de choses ont changé dans cette région du pays, tout comme dans le reste des villes et villages de l'arrière-pays en Tunisie. Les populations locales manifestent régulièrement contre leur marginalisation et les promesses non tenues des responsables politiques qui ont pris les rênes du pouvoir après le départ de Ben Ali. Pis encore, la situation de certaines régions s'est même aggravée, notamment en raison de la menace terroriste et du conflit en Libye, avec laquelle il y avait une certaine dynamique économique et commerciale avant la chute des deux régimes à Tunis et à Tripoli à quelques mois d'intervalle en 2011. "La situation est difficile ici", a déclaré à Reuters Bilal al-Harzli, un résident de Jalama. La police fait jouer ses muscles et libère du gaz lacrymogène partout. "La scène rappelle les jours de la révolution (...) les gens sont mécontents du manque de développement et de la forte réponse sécuritaire", a ajouté Al-Hablani, travailleur régulier vivant à Jalameh, à proximité de la ville de Sidi Bouzid, la ville natale de Bouazizi, premier martyr de la Révolution du Jasmin. Ces émeutes interviennent dans un contexte politique tendu en Tunisie, où l'annonce du nouveau gouvernement se fait toujours attendre, en raison des rivalités politiques qui ont repris au grand jour après les dernières législatives d'octobre.
L. M./Agences


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