One way to way-way

Le temps est un animal sauvage depuis longtemps domestiqué par les chasseurs-cueilleurs habitant les grottes néolithiques des centres de décision du pays. De fait, tout est urgent mais rien ne presse, en attendant une éventuelle révision de la Constitution qui bute toujours sur une absence de consensus. Il ne s'agit évidemment pas de la recherche d'un consensus avec la société, exclue par définition du débat pour n'avoir pas fait la guerre d'Indépendance, le service militaire ou obtenu un registre de commerce d'importateur, mais d'un consensus entre la Présidence, l'armée et le DRS.Il ne s'agit pas non plus d'un consensus sur les grandes lignes du modèle mais simplement sur un homme, pas même une femme, en la personne du vice-Président. C'est la question qui traîne depuis deux ans sur les plaines molles de l'indécision : qui sera cette personne dont la fonction est de devenir Président par vacance du Président en fonction ' Personne ne le sait, pas même Obama ou l'émir du Qatar.On parle de Haddad et Hamadache, Ouyahia et Bensalah, Saïd, Rachid et Salah, étant entendu que l'élection du vice-Président comme dans d'autres pays plus modernes est rejetée. Cette question en rejoint une autre, celle de l'étrange démarche du FFS, devenu allié objectif de la Présidence, qui comme elle cherche le consensus auprès des parties visibles, FLN, RND et MPA, et se voit répondre par des refus déguisés.Entre cette quête de solutions collectives et le dialogue à une voix imposée, comment ne pas évoquer cette nouvelle danse qui fait fureur, le way-way ' Ce déhanchement individuel, pliage corporel sur une musique de raï a la particularité d'avoir les pieds toujours en mouvement et de garder en permanence les mains en l'air. Une danse très algérienne qui résume bien l'attitude de la société face à ses prédateurs. Joyeuse, en mouvement et les mains en l'air en signe d'impuissance. Way-way.