La Palme d'or du 63e Festival de Cannes a été attribuée au réalisateur thaïlandais, Apichatpong Weerasethakul,pour le film Oncle Boonmee, hier soir, lors de la cérémonie de clôture. Et grande déception pour le film Hors-la-loide Rachid Bouchareb représentant l'Algérie qui n'a rien reçu.
Le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, qui vient de remporter la Palme d'or au 63e Festival de Cannes avec Oncle Boonmee, celui qui se souvient des « vies antérieures », est à 39 ans l'auteur de films expérimentaux et singuliers, teintés de surnaturel. « Dans la jungle, les collines et les vallées, nos vies antérieures, sous la forme d'un animal ou d'un autre, ressurgissent devant moi », raconte à l'orée du film le héros, oncle Boonmee, un vieil homme arrivé au terme de sa vie.Souffrant d'une insuffisance rénale aiguë, il se prépare à la mort en conversant avec sa belle-s'ur, qui va reprendre sa ferme apicole, mais aussi, avec le même naturel, avec sa femme et son fils, morts des années auparavant.Leurs fantômes lui apparaissent, l'un sous forme humaine, l'autre sous celle d'un singe, et l'oncle Boonmee se prépare lui-même au dernier voyage, synonyme, pour Apichatpong Weerasethakul, de réincarnation. « Je crois en la transmigration des âmes entre les hommes, les plantes, les animaux et les fantômes », explique Apichatpong Weerasethakul. « En plus de cela, je me suis intéressé (pour Oncle Boonmee) aux processus de destruction et d'extinction des espèces et des cultures. Ces dernières années en Thaïlande, le nationalisme, attisé par les coups d'Etat, a provoqué des confrontations d'ordre idéologique », ajoute-t-ilLe Français Xavier Beauvois, 43 ans, qui a reçu, hier, le Grand Prix du Festival de Cannes, est un passionné de cinéma déterminé à dénoncer la violence du monde, parfois avec lyrisme, mais toujours en privilégiant la rigueur et la règle, à l'instar des moines cisterciens de son film. Xavier Beauvois assure que le cinéma lui « a sauvé la vie ». « Ce n'est même pas un métier, c'est une passion. Quand je pense à mon enfance, à d'où je viens, à ce que j'aurais pu faire là-bas (...) Il fallait que je sorte de là. »L'effet TibhirineDes hommes et des dieux est emblématique des exigences de Xavier Beauvois, cinéaste souvent inspiré par les questions de morale et de valeurs. Le film évoque l'assassinat des moines de Tibhirine en 1996 en Algérie. Xavier Beauvois s'y attache à dépeindre la vie rude et austère de cette petite communauté cistercienne. « Ces hommes étaient des aventuriers, des artistes de l'amour, des gens qui vont jusqu'au bout des choses, de leur pensée, avec une foi, une rigueur... c'est très rare, aujourd'hui, de faire don de soi, de s'intéresser aux autres », expliquait Xavier Beauvois dans un entretien accordé à l'AFP à Cannes.Mathieu Amalric, qui a reçu le prix de la mise en scène, était davantage connu jusqu'ici comme acteur que comme réalisateur, d'abord pour des personnages d'intello dans les films d'auteur, puis comme valeur sûre du cinéma français. Avant Tournée, il a toutefois réalisé plusieurs courts métrages et trois longs. Réalisé en 1997, Mange ta soupe, un film aux accents autobiographiques, lui vaut les compliments de Jean-Luc Godard. Le prix du jury du 63e Festival de Cannes a été décerné hier soir au film Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun.Le cinéaste évoque dans ce film les guerres dans son pays à travers l'histoire d'un père et d'un fils. Ce film était le premier long métrage africain en compétition à Cannes depuis treize ans.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 24/05/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A.F.P.
Source : www.elwatan.com