Algérie

ONA : Les durs sacrifices des travailleurs



Durant les fêtes, on met souvent en valeur, à juste titre d'ailleurs, les efforts des corps de métiers comme les éboueurs ou les permanenciers. Mais on le fait beaucoup moins pour les travailleurs de l'Office national de l'assainissement (ONA). Pourtant, ils ont autant de mérite. Parfois, les moyens suivent peu.Notre virée lors de la première journée de l'Aïd au centre de Foes à Boumerdès a été, dès l'entrée, assez illustrative. Une grande fosse rend difficile l'accès pour les véhicules légers. On apprendra par la suite que cet écueil date. En hiver, une grande flaque donne lieu à une inondation. Les chantiers alentour viennent, heureusement, au secours de cette unité en recouvrant la chaussée de restes de matériaux de construction. A l'intérieur, une équipe de trois ouvriers, dont le chef d'équipe, est prête à intervenir à bord du camion-citerne. Elle attend le feu vert du chef de service qui vérifie que le problème de réseau d'assainissement ou d'évacuation des eaux se situe bien en dehors des bâtisses. La réglementation interdit l'intervention intra-muros. Pour seul équipement, une combinaison bleue de travail et des gants, ils se dirigent vers le point indiqué. Là, ils tentent de déboucher le regard, d'abord manuellement avec un long morceau d'acier.
En cas de résistance, ils utilisent la pression hydraulique à partir du camion-citerne, rempli préalablement au niveau de l'unité de l'Algérienne des eaux. S'il y a un échec, c'est une entreprise sous-traitante qui prend le relais. Mais généralement, l'évacuation des eaux usées reprend normalement avec la nécessité de quelques travaux de remise en état. D'autres fois, «lorsqu'il s'agit de caves inondées, le pompage des eaux stagnantes puis leur reversement vers le regard principal nécessite plusieurs allers-retours. Un des agents doit ensuite intervenir manuellement en s'engouffrant dans la conduire ou la cave au milieu d'un liquide noirâtre et une odeur pestilentielle», nous rapporte le chef d'équipe. Les rats d'égouts et autres bêtes pullulent.
Pour la seule journée de l'Aïd, l'équipe de permanence s'est déplacée sept fois. Le manque d'hygiène et l'incivisme de certains citoyens peu soucieux des endroits où jeter les restes du mouton sacrifié et des ordures ménagères est le premier responsable de ces obstructions et débordements des réseaux d'évacuation des eaux usées. Un petit geste d'attention civique aurait permis à des travailleurs de l'ONA de passer un Aïd ailleurs que dans les fosses et autres cavités.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)