Les Algériens ont peur. Non seulement pour leur poche, mais aussi pour leur santé. Ils sont en droit de demander des explications et d'avoir des réponses.Le mystère de la viande «bleuâtre» reste entier et le risque de la reproduction du même scénario cette année, n'est pas à écarter. Les citoyens, qui n'ont pas oublié le cadeau empoisonné des fêtes de l'Aïd El Adha, des deux dernières années, sont en droit de connaître ce qu'il y a dans leur assiette. Raison pour laquelle, la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) a appelé le ministre de l'Agriculture, Abdelkader Bouazghi, à communiquer à l'opinion publique les résultats des enquêtes et des analyses effectuées l'année dernière sur la viande des moutons de l'Aïd. Une viande, faut-il le rappeler, dans des milliers de foyers, qui s'est putréfiée, quelques heures seulement après l'abattage. Une commission d'enquête sur cette situation a été mise en place suite aux plaintes enregistrées, mais aucun résultat concret n'a été publié. De ce fait, la FAC insiste auprès du ministère de l'Agriculture pour qu'il communique à la population les résultats. Mais pas seulement. La FAC a émis également une série de recommandations aux pouvoirs publics, aux éleveurs ainsi qu'aux consommateurs afin d'éviter que le scénario des deux dernières années se reproduise. Entre autres recommandations, la fédération demande au ministère d'intensifier le contrôle auprès de l'ensemble des vétérinaires. Quant aux éleveurs, la FAC propose la mise en place d'un encadrement particulier permettant d'interdire la vente libre des médicaments destinés aux animaux ainsi que les aliments composés. En matière d'hygiène, un contrôle rigoureux dans les espaces d'élevage ou de vente du bétail, est préconisé par la FAC qui a également insisté sur l'importance de faire analyser l'eau et notamment les aliments du bétail. La Fédération algérienne des consommateurs demande que les éleveurs remettent un bon d'achat aux consommateurs afin de garantir la traçabilité de la viande, notamment dans le cas d'une nouvelle putréfaction.
Ce que l'on n'espère pas. Car voir la carcasse de son mouton devenir bleue alors que l'on ne peut s'offrir qu'une fois par an de la viande, c'est plus qu'un drame pour les familles algériennes. Ces dernières, victimes d'une grande supercherie, ont laissé dans l'affaire entre 40 000 et 80 000 DA chacune et n'ont eu que leurs yeux pour pleurer. Aujourd'hui et à moins d'un mois de la fête de l'Aïd, aucune explication claire n'a été avancée sur la nature de la contamination de la viande bleue qui s'est produite ces dernières années. De même qu'aucune assurance n'a été donnée sur l'absence de risque d'une nouvelle putréfaction de la viande.
Ce qui fait enfler la rumeur et encourage le retour en force des supputations sur l'alimentation des moutons: hormones de croissance, additifs alimentaires ou peut-être une nouvelle mixture toxique inconnue. Les Algériens ont peur non seulement pour leur poche mais aussi pour leur santé. Ils sont en droit de demander et d'avoir des réponses sur le phénomène «bleu», inédit dans les annales de l'Aïd en Algérie.
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Posté Le : 25/07/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arezki SLIMANI
Source : www.lexpressiondz.com