Algérie

On va faire'



Les initiés et observateurs sont atteints d’une grave allergie dès qu’ils entendent la récurrente et redondante expression. N’étant en vérité qu’une coquille vide. Pour étayer de tels propos, il est important d’énumérer quelques exemples concrets: «On va faire un mégacomplexe de 50 000 places couvertes». On va, en parallèle, faire une annexe de la bibliothèque nationale, un théâtre de verdure, une cinémathèque, un marché de gros, des piscines de proximité, un autre parc d’attractions du côté de la forêt Znadia. Seulement ces innombrables projets demeurent au stade de la «hadra» (parlotte). Ceci est valable pour la gare intermodale, la 2ème trémie de Sétif et celle d’El Eulma. Décidée pourtant par le président de la République, l’extension de la piste de l’aéroport à 3 200 m n’échappe pas, à l’instar du chimérique agrandissement de l’aérogare, la rénovation des feux de signalisation du chef-lieu, la réhabilitation du théâtre d’El Eulma, le futur parc aquatique, au fameux  vocable «on va faire». Le lifting de la forêt récréative de Bousselam fréquentée par des milliers d’adeptes de randonnées pédestres, de footing et football, est lui aussi soumis à la loi du «on va faire». Tout comme la revalorisation du parc d’attractions de l’antique
Sitifis tombée en décrépitude. Le curieux qui chercherait à connaître les raisons de ces sempiternels retards, s’apparentant à des croche-pieds ne disant pas leur nom, est stoppé net par les géniteurs du fameux dicton
«on va faire». N’étant pas en manque d’arguments
et de réponses standard, les «Massoulines» (responsables) vous diront en toute tranquillité:
«Le projet est inscrit. L’argent est disponible.
L’avis d’appel est lancé. L’entreprise est désignée.
Pour l’entame des travaux, on n’attend que le feu vert de la commission des marchés. Coincée par la promulgation du nouveau code des marchés publics,  celle-ci  doit au grand dam de nos concitoyens les plus touchés par ces retards, tout revoir.»  N’étant pas tenu par l’obligation
de résultats ou par un quelconque contrat de performance comme c’est d’usage sous d’autres cieux où le citoyen
a non seulement un droit de regard mais un mot
à dire dans la gestion de ses affaires, les élus ainsi que les gestionnaires continueront à se voiler la face par le biais du «on va faire» qui a de l’avenir du côté
des hautes plaines sétifiennes, un chantier virtuel.   
 


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