Algérie

On squatte les terrains domaniaux !



Un drôle d’événement s’est produit dernièrement à Mouzaïa, où plus d’une centaine de jeunes se sont passé le message, pour s’emparer de parcelles de terrains, biens de l’Etat, et de se les partager entre eux, en petits lots, avec clôture, variant entre un et trois ares pour chacun d’eux. Le premier terrain, que les contestataires se sont appropriés, est situé à la sortie sud-ouest de la ville. Quant à l’autre surface accaparée, elle est localisée au lieudit  «Hay Hafsa », à une centaine de mètres du centre-ville. Une opération pour le moins burlesque, qui s’est déroulée sans heurts avec les forces de l’ordre qui se sont déplacées sur les lieux pour déloger les indus occupants des terrains domaniaux et disperser les curieux. En tout, une cinquantaine de lots de terrains ont été aménagés, en moins de 24 heures, avec traçage à la chaux et bornes de délimitation de chaque part, prête même à la construction. Une véritable démonstration de force qui a mis à nue les carences d’une gestion catastrophique des affaires de la cité.
Conflit entre le P/APC  et le chef de Daïra
Les protestataires, par ces scènes surréalistes, n’avaient d’autres objectifs que d’attirer l’attention des autorités locales sur les inégalités et les irrégularités constatées lors des différentes distributions de logements et l’absence d’une véritable politique sociale dans le partage des terrains à construire. D’ailleurs, cette dernière opération a été gelée depuis l’année 2006, sur instruction du wali de l’époque, pour des raisons encore inconnues.  Ce qui a mis le feu aux poudres, cette fois, est, entre autres raisons, le retard mis par la daïra dans l’affichage de la fameuse liste des bénéficiaires des 102 logements. Un ajournement que certains imputent au conflit larvé entre le P/APC et le chef de la daïra de Mouzaïa, concernant la confection de ladite liste. A noter que pour la seule ville de Mouzaïa, 13 000 dossiers de demandes de logements à caractère social ont été déposés  à la daïra et seule une centaine seront satisfaites dans l’immédiat. C’est dire que la protestation de vendredi et de samedi derniers n’était pas délibérée, mais trouve sa source dans un ras-le-bol exacerbé d’une frange de la population souvent marginalisée, quand il s’agit de donner un logement ou de bénéficier d’un terrain à bâtir à ceux qui le méritent. Le geste de ces  jeunes insouciants est certes condamnable, mais ne devrait pas occulter la réalité. Dans cet ordre d’idées, et lors de sa visite de travail, dimanche dernier, dans la commune de Mouzaïa, le wali de Blida est allé à la rencontre des frondeurs qui lui ont fait part de leurs préoccupations et les raisons qui les ont poussés à squatter illégalement des terrains,  biens  de l’Etat.
Le wali a instruit les autorités locales de prendre en charge, au cas par cas, les doléances des protestataires, tout en rappelant à ces derniers que ce genre de pratique est passible de lourdes peines de prison pour leurs auteurs.  
           
 


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