Algérie

«On souhaite ouvrir un centre culturel turc en Algérie...»



C'est dans le magnifique jardin de l'ambassade, surplombant sa magnifique piscine, que Madame Mahinur Özdemir Göktas, ambassadrice de Turquie en Algérie, nous a reçus mercredi dernier pour un petit-déjeuner convivial des plus copieux! L'ambassadrice était accompagnée par son collaborateur Ibrahim Burak ainsi que du docteur Alparsian Cevik, coordinateur de Tika, l'Agence turque de coopération et de développement. Une rencontre qui s'est voulue «informelle», avec la presse culturelle afin de faire découvrir la culture turque et annoncer d'emblée le désir d'ouverture d'un centre culturel du nom de Yunus Emre et ce, suite «à la demande incessante des Algériens à apprendre la langue turque», nous informe t-on. Et d'indiquer: «Nous avons seulement deux universités qui enseignent la langue turque, l'université d'Alger et à Constantine, mais avec un centre culturel l'accès à la langue sera plus facile et il y aura plus de monde» Et de souligner: «On veut en faire un accélérateur d'apprentissage de langue. Après, si la demande est là, nous ouvrirons des antennes...».«Pour info nous avons en Algérie 1250 sociétés turques, de plus en plus de sociétés turques veulent venir s'y implanter. Ces sociétés emploient près de 25 000 citoyens algériens, il y a un besoin de maîtrise de la langue, notamment au travail dans la société. Des Algériens sont promus à des postes importants dans des sociétés turques et c'est une bonne chose» a fait savoir l'ambassadrice qui souligne qu' «il y a une volonté des deux parties. La partie algérienne est favorable à cette demande. Après l'ouverture, je pense que beaucoup d'activités culturelles pourront se mettre en place et beaucoup de personnes pourront établir des échanges avec la Turquie dans ce cadre-là. On pourra mettre en place des expos d'arts plastiques, notamment de calligraphie, organiser des soirées cinéma...». Et l'ambassadrice de relever aussi: «Nous avons 61 centres culturels dans différents pays dans le monde. Ça existe y compris en Tunisie, au Maroc et en Egypte etc. nous souhaitons en faire ici un en Algérie pour renforcer les rapports bilatéraux avec elle et ouvrir un centre culturel algérien en Turquie. Le but c'est vraiment de faire découvrir nos cultures communes, favoriser et faciliter l'apprentissage de la langue turque, en même temps promouvoir les activités culturelles entre les deux pays...».Les jeunes, férus de la langue turque
Aussi nos hôtes turcs feront remarquer être «très étonnés de la rapidité des jeunes Algériens à apprendre la langue turque, ils l'apprennent souvent via les séries télés turques et via leurs motivations personnelles. Ils sont très motivés. Je pense que les jeunes Algériens sont hyperdoués pour l'apprentissage des langues. Je leur tire chapeau. C'est un don», dira la diplomate qui nous invitera tout au long de cet échange avec elle à déguster les meilleurs mets que cette table des plus garnies offrait à nos yeux. Des fromages, des olives, des «boureks», des gâteaux, dont certains sans sucre, du miel, du «tahine» avec du sirop de fruit, de la viande séchée etc. et bien évidemment le «Çay (thé)» pour accompagner tout cela et finir par le café turc spécial qui renferme en lui le fameux marc dont certains y lisent les évènements futurs ou ceux de personnes. «Avant de venir en Algérie. J'ai fait de la politique pendant 13 ans en Belgique», reconnaîtra l'ambassadrice qui nous parlera dans un français impeccable de tout ces délicieux mets et leurs particularités. Aussi, la gastronomie turque a été un des points importants sur lesquels elle mettra l'accent car cela constitue une véritable tradition en Turquie, affirmant que certaines villes turques sont réputées pour leur gastronomie et leurs écoles de cours culinaires. Certains touristes se déplacent dans ces villes rien que pour leurs spécifités culinaires. Certains circuits touristiques sont ainsi organisés en fonction des envies gastronomiques des clients. Rappelons que la cuisine turque bénéficie de l'héritage ottoman et est à la charnière des saveurs asiatiques, orientales et méditerranéennes. Aussi, les Algériens trouveront beaucoup de plats à leurs goûts grâce à leurs saveurs parfumées. D'ailleurs, parmi les éléments que les Turcs partagent avec l'Algérie on peut citer la «baklawa» (baklawa, Ndlr), börek (bourek) ainsi que la «dolma». «La gastronomie turque est très populaire», notent nos interlocuteurs. Plus largement, le tourisme en Turquie se veut lui aussi très riche et varié et répond de plus en plus aux attentes des clients. Les Allemands et les Russes en sont des habitués et ce n'est pas étonnant si ces derniers choisissent de venir en groupe et prendre possession de tout un village hôtelier (des résidences) avec toutes les commodités de luxe que cela renferme... Car le paysage touristique en Turquie est très large. On y trouve aujourd'hui même le tourisme dit «halal» qui répond à la demande d'une certaine clientèle. Bien évidemment chaque type de tourisme a son coût. Plusieurs formules sont ainsi proposées au client. «Le tourisme dit halal est une alternative qui donne libre choix aux gens de choisir leur formule. Parfois c'est plus cher.», nous indiquera l'ambassadrice, qui fera savoir que «c'est un secteur porteur, comme un autre. Les gens viennent ici pour se sentir à l'aise. C'est leur libre choix». Information importante: «Aujourd'hui la population est vaccinée à 50%. On a commencé la semaine dernière. On a eu sept millions de vaccinations. Tous les jours il y a plus d'un million de vaccinations. On a accéléré la campagne de vaccination. Au début, les personnes âgées étaient plus réticentes. Effectivement, le personnel du tourisme a été vacciné parmi les premiers...»
50% de la population vaccinée
Parlant toujours de tourisme, la Turquie ne badine pas avec ses touristes. Aussi, nous apprenons que la Turquie a toujours continué à délivrer des visas, même durant la pandémie de Coronavirus l'année dernière et jusqu'à présent. «Si vous aviez été atteinte de la Covid durant les six derniers mois et vous aviez assez d'anticorps, vous auriez présenté cela avec un test antigénique vous auriez pu aller en Turquie sans présenter de test PCR. Si vous êtes vaccinée et vous avez votre carnet de vaccination, vous pouvez aller en Turquie sans présenter de test de PCR auparavant, vous n'en aviez pas besoin. On n'a jamais arrêté d'octroyer les visas. Notre prestataire de service a continué à ouvrir ses bureaux à travers les 12 wilayas de l'Algérie. Vous pouvez aussi recevoir votre visa chez vous à la maison par un porteur..» nous a-t-on fait savoir. Et l'ambassadrice de confier encore: «On a connu un second pic de Covid, fin février/ début du mois de mars, juste après il y a eu la campagne de vaccination. Aujourd'hui, le nombre de cas est de moins de 5 000, alors que lors de ce deuxième pic, on était à presque 55 000 cas par jour. Une campagne de vaccination, en effet, a eu lieu auprès du personnel qui travaille dans le tourisme..Aujourd'hui, la vaccination a atteint un certain degré. C'était important pour nous, tant au niveau touristique que sanitaire.»
Echanges en littérature, patrimoine, etc.
Abordant le volet échanges autour du patrimoine, Le coordinateur de Tika a fait savoir qu'il travaille avec l'Algérie et compte une centaine de projets. Il en citera quelques-uns dont la restauration de la mosquée Ketchawa, la casbah de Béjaïa etc. Dans le cadre des échanges, une équipe algérienne a même été envoyée en Turquie pour la promotion et la recherche. Le palais Ahmed Bey de Constantine fait partie des projets de Tika dans le terme des travaux engagés. Le secteur touristique en Algérie bénéfice aussi de nombreux conseils de Tika, mais aussi de son expérience dans le domaine de la restauration des monuments, mais pas que. Des experts turcs sont souvent en déplacement en Algérie pour donner des conseils en matière de tourisme et aider à restaurer plusieurs sites historiques, notamment à Oran, Aïn Temouchent et Relizane... En termes de musique, il à été noté que deux classes de musique et d'arts plastiques pour les enfants se tiennent actuellement au niveau de la villa Abdellatif. Aussi, chaque année un événement est organisé avec le ministère de la Culture avec la participation de groupes musicaux des deux pays lors du festival de musique symphonique. «On voudrait transmette le patrimoine algérien en Turquie aussi» nous a-t-on fait savoir. Abordant le volet littérature, le responsable de Tika dira avoir appris le français pour pouvoir lire les livres algériens en langue française, notamment Mohamed Dib et Assia Djebar. Il avouera avoir une valise remplie de livres algériens prête à partir en Turquie dans ce sens. Aussi, on apprendra qu'un projet est en cours et portera sur la traduction et la diffusion d'un livre sur le passage mémorable et respecté de l'Emir Abdelkader dans la ville turque de Boursa où a été érigée une statue de l'Emir. Un projet d'une série télé est d'ailleurs en cours et sera consacré au chef militaire ottoman Kheireddine Barberousse. «On voudrait venir tourner une partie de «Barbaros» en Algérie car Barbaros y a séjourné..C'est important pour nous qu'on tourne ici et avec des comédiens algériens...» insistera la diplomate. En somme, que de beaux projets en perspective qui se dessinent d'ores et déjà entre l'Algérie et la Turquie, auxquels on leur souhaite bon vent et à beaucoup de succès!


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