«On se fout de la gueule de qui '»

«Nous avons demandé l'ouverture d'une enquête sur les circonstances exactes de la mort de Mouammar Kadhafi.» Nous avons donné ici une expression répétée ici est là, surtout par les chefs des rebelles, le Conseil national de transition.
Ces derniers versent des larmes de crocodiles, indiquant qu'une enquête sera ouverte à ce sujet. Ce qui est sûr et certain est que cette enquête va connaître les mêmes suites que celle ouverte, après l'assassinat du général Younes Abdelfattah. Un proverbe bien connu chez nous dit : «Après l'avoir tué, il participe à ces funérailles.» Si cette histoire n'est qu'une simple plaisanterie, on se demande en revanche quel est le rôle exact des organisations internationales telles que l'ONU, le Conseil de sécurité, le Tribunal de la Haye et les autres institutions mondiales ' Sinon comment expliquer qu'un chef d'Etat soit sauvagement lynché au vu et au su de tous, sans que les auteurs ne soient interpellés et jugés pour leur crime ' Si Kadhafi était poursuivi par un tribunal international, c'est pour qu'il soit arrêté pour y être jugé. Malheureusement ce ne sera pas le cas. Il a été arrêté vivant avant qu'il ne soit sauvagement lynché. Le principe veut que les auteurs de cet ignoble crime et ceux qui en ont donné l'ordre soient rapidement identifiés et arrêtés pour répondre de leur acte devant la justice. Il est de même pour ceux qui ont assassiné le général Abdelfattah et qui restent libres, sans qu'ils ne soient inquiétés, à ce jour. Pourtant, après son assassinat, les mêmes responsables du CNT ont promis d'ouvrir une enquête à ce sujet. Mais trois mois sont déjà passés depuis l'assassinat d'Abdelfattah, et rien n'a été fait. Et rien ne se fera. Si Kadhafi était un dictateur et un méchant comme on le prétend, comment peut-on alors qualifier ceux qui l'ont lâchement assassiné ou ceux qui ont donné l'ordre de le faire. Les termes qu'on peut utiliser à savoir « sauvages», «terroristes», «assassins», «criminels», «cannibales», «monstres»... restent très insuffisants pour les qualifier. Ensuite que dire de ces chaînes de télévision qui ne cessent de diffuser des séquences et des images atroces de l'assassinat d'un être humain ' Ne se rendent-ils pas compte que Kadhafi et en dehors de ce qu'il a fait est avant tout un père de famille ' Ne pensent-ils pas à sa femme, à sa famille et à ses proches ' Acceptent-ils de diffuser de telles images ' Franchement, lorsqu'on arrive à ce stade, on ne peut que s'interroger sur le monde dans lequel on vit. En apprenant qu'une enquête a été ouverte sur l'assassinat de Kadhafi, on ne peut que se dire : «On se fout de la gueule de qui '»