Algérie

On peut parler ' Point Net



L'entraîneur de la sélection algérienne de football n'a pas peut-être pas encore brillé par les résultats, mais ça fait tout de même du bien d'avoir un responsable de quelque chose qui parle !
Dans un pays où on se tait quand on ne parle pas pour ne rien dire, un entraîneur qui lance autant de «bombes» en conférence de presse, c'est une vraie révolution.
Une «sortie» qui commence déjà à faire jaser, non pas parce que Wahid Halilhodzic a donné des «scoops» qui devaient être cachés ou démentis, mais parce qu'on n'a pas l'«habitude» d'entendre ce genre de «révélation» de la part du premier responsable technique de la sélection nationale de football.
Le vrai' scoop en fait est qu'il en parle, parce que s'agissant d'informations, ce qu'a dit Halilhodzic dans sa dernière conférence de presse est de notoriété publique depuis un bon moment déjà !
Au point où certains n'ont pas hésité à dire que s'il a décidé d'en parler lui-même, c'est parce que les faits sont tellement flagrants et connus de tous qu'on ne pouvait plus les cacher.
Dans un pays où on se tait quand on ne parle pas pour ne rien dire, un entraîneur de la sélection nationale de football qui dit des choses et pousse l'outrecuidance jusqu'à faire dans la finesse irrévérencieuse pose forcément problème.
Qu'on en juge : ça fait des mois, plus exactement depuis le retour de l'équipe nationale de la coupe d'Afrique des Nations, que tout le monde en parle.
Un jeune footballeur répondant au nom de Riadh Boudebouz, talentueux et promis à une grande carrière, se serait distingué en terre sud-africaine par ses «fumettes» à défaut de s'illustrer sur le terrain.
Qu'il ait attendu le moment «opportun» pour en parler ou qu'il y soit contraint parce que c'est devenu un secret de Polichinelle, Halilhodzic a parlé.
En mettant une succulente dose d'ironie : les fumettes, c'est bon pour Bob Marley, pas pour un footballeur ! Non seulement le sélectionneur national a parlé, mais il l'a fait dans un langage qui bouscule la platitude des commentaires formatés.
Difficile d'entendre «ça» quand on s'est installé depuis des décennies dans de longues diatribes où les louanges à Dieu et à l'autorité prennent l'essentiel du temps de parole, avant de céder la place au commentaire «téléphoné».
Parlant d'un deuxième joueur, Liassine Cadamuro en l'occurrence, qui n'a pas respecté la règle qui veut qu'un convoqué doit se présenter à un contrôle médical quand, blessé, il ne peut pas honorer sa sélection, «Wahid» n'a pas été moins fin : il est blessé '
Eh bien, qu'il reste blessé ! Abordant enfin le cas d'un autre joueur, Ishak Belfodil, qui joue pour un club italien et a montré tout son enthousiasme à intégrer la sélection de son pays d'origine avant de demander un temps de réflexion au moment de sa première sélection, Halilhodzic est resté sur la même logique et le même ton : il réfléchit ' Eh bien, moi aussi !
Dans un pays où le silence est une vertu cardinale, il n'y a que le petit peuple qui parle, dans les chaumières, au café du commerce ou au pied du' mur. Il arrive même que le petit peuple se croie obligé d'emprunter la parole creuse et le ton emphatique dès lors qu'on lui donne la parole.
«Tout le monde est militant du FLN dès lors qu'on lui tend un micro.
Jusqu'à Madame Boudebouz qui «défend» son fils contre le sélectionneur national qui a déclaré qu'on a trouvé des saloperies dans sa chambre.
Elle ne l'a pas fait contre les journaux qui l'ont écrit depuis des mois, pas même contre une émission de sport algérienne qui passe sur une chaîne' tunisienne ! Ici, on ne parle pas. Le petit peuple et la presse, à la limite' Jamais un responsable. Merci Wahid.


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