Algérie

On peut être élu, on restera chômeur


Mêmedu point de vue le plus pragmatique, rien n'a été fait pour sauver lesprochaines élections du verdict d'inutilité.LesAlgériens ne seront pas nombreux à répondre à l'appel des urnes, non pasuniquement parce qu'ils refusent le « politique » conditionné d'aujourd'hui, ouparce qu'ils jugent sévèrement les chapelles politiques en concurrence, ouparce qu'ils ont été refroidis par le personnel candidat, mais surtout parcequ'ils sont convaincus qu'un maire, un élu local ne peut rien, ne sertpratiquement à rien et ne possède aucun pouvoir véritable.Laréforme du code communal et de wilaya, le bouleversement des modes de gestion,perçus comme une urgence même par le FLN par le biais du ministre déléguéchargé des Collectivités locales lors des dernières assises de ce parti, ou larestitution des prérogatives des maires prônée par tous, n'ont pas servi àgrand-chose à la fin. Un maire reste encore l'élu d'une mécanique à peinereprésentative des choix des électeurs, il dépend trop du bon vouloir souveraind'un wali ou d'un chef de daïra, son « argent » est loin d'être le fruit d'unefiscalité locale consacrée essentiellement au développement de la communelocale, et ses marges de manoeuvre sont tolérées dans le cadre d'un programmed'Etat et pas dans celui du programme sur la base duquel il a été élu.Ensomme, rien n'a été fait pour re-crédibiliser le statut des maires ou leursmissions, sauf peut-être avec quelques discours sur des pseudo critères decandidatures comme le niveau universitaire, la probité morale, l'honnêteté oul'ancienneté. Des artifices populistes qui évitent la question de fond ets'accommodent de cette situation d'artifices reconduite depuis des décenniesdéjà.Pireencore, et dans le sens contraire de cette nécessité, un effort monstre a étéfait pour mener des guerres administratives de dissuasion politique,d'organisation d'inéligibilité par casiers judiciaires interposés et répondre,avec des détails d'épicier, à des oppositions tolérées juste pour le funesthétique du multipartisme des quotas.L'abstentionsera donc au rendez-vous et ce n'est pas pour rien que les « patrons » departis entament déjà leur campagne sur le thème de l'appel à la participation.Ils savent que les Algériens risquent de ne pas voter parce que les candidatssont d'abord, et avant même d'être des partisans, des candidats pour lescommandes d'institutions rendues inutiles. La question n'a pas été réglée, mêmesi tout le monde, à commencer par le ministre de l'Intérieur, plaide pour unélargissement des prérogatives des élus. Elle aurait pu servir à, au moins,rendre plus réalistes les taux que l'on va afficher le 30 novembre. Sauf quepour cette fois-ci, c'est encore une fois trop tard.
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