Algérie

«On ne peut plus censurer comme avant»



«On ne peut plus censurer comme avant»
Regret ? Samira Bendris, directrice de la maison d'édition El-Ibriz, dit espérer que ce projet de loi agira en faveur de la profession.«J'espère, en tant que professionnelle du livre, que cette loi sera en notre faveur, parce qu'il est temps qu'on régisse autrement, donc de façon constructive le secteur du livre», dit-elle, avant d'ajouter?: «Cependant, tout ce qui est dit à propos de ce texte reste jusque-là théorique. Rien d'alarmant n'est à relever encore sur le plan pratique.»S'attardant sur le point qui contrarie et qui suscite la controverse, à savoir il faut passer par le ministère de la culture pour avoir une autorisation, voire un agrément afin d'éditer un livre, Samira Bendris déclare?: «Si c'est vraiment le cas, je pense que cela retardera l'édition, dans le sens où il y a des centaines d'éditeurs en Algérie, et si tous ces éditeurs doivent passer par une commission devant décider quand et comment sortir un livre, on s'interroge sérieusement sur le bon fonctionnement de la chaîne de l'édition. » Autrement dit, un éditeur mettra beaucoup de temps pour avoir son agrément.Selon Samira Bendris, il aurait été plus simple et plus pratique de trouver une meilleure façon de réfléchir à l'édition et ce, dans la transparence et la diversité de la ligne éditoriale.«On ne peut pas, voire on ne peut plus censurer comme cela se faisait dans le temps.On ne peut plus imposer un monopole à l'édition, voire un choix éditorial ; on ne peut plus régenter ou contrôler la profession du livre?; chacun est libre d'écrire ce qu'il veut. Chacun est libre d'éditer le livre qu'il veut.Si cela arrivait, il est clair que c'est une manière de revenir en arrière.»C'est ainsi que Samira Bendris insiste sur le fait qu'il y ait de la liberté dans l'édition, et que cela se fasse dans le respect de l'idée et dans la diversité de la production intellectuelle. «Il faut respecter la liberté de la parole, liberté fondamentale et nécessaire au développement de l'idée et de la citoyenneté, liberté dont il faut tenir compte pour assurer une meilleure façon d'envisager l'édition et son développement. Et après, c'est le temps, voire l'histoire, qui va juger sur les bons ou mauvais écrits», dit-elle.Pour illustrer ses propos, elle prend l'exemple des ouvrages d'Histoire.«Côté livre d'Histoire, il y a vraiment une effervescence et un réel intérêt ces dernières années?; cela a suscité de vrais débats autour notamment de certains moments de notre Histoire. Il y a beaucoup d'écrits qui remettent en question ceux qui ont déjà été écrits. Je pense que cela est plus fructueux et constructif que de censurer et d'imposer des règles et des limites.Cela permet de nous réconcilier avec notre passé, d'avancer dans le présent et d'envisager sereinement, dans le respect des uns et des autres, l'avenir. Cela permet de faire jaillir des vérités.»




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